1. La Rando (18)


    Datte: 10/08/2018, Catégories: Gay Auteur: Poiluhds, Source: Xstory

    Nous poursuivons notre circuit, encore un peu de dénivelés et nous entamons notre descente vers le refuge. Je suis dans un état second. Je ressens cela quand je vais loin dans le sexe et que j’ai l’impression que mon sang est gorgé d’hormones qui me noient le cerveau avec des images de cul et un désir qui prend le dessus sur ma capacité de raisonnement. Dans ces cas, je me sens totalement animal, possédé par un autre moi même. Je l’aime cet autre obsédé par le plaisir des corps, mais il m’est aussi un peu étranger parce que je ne le rencontre que de temps en temps.
    
    Je pense à Eric et à ces expériences qui lui paraissent peut-être extrêmes alors qu’il m’a accompagné pour venir marcher en montagne. En fin, peut-être pas tout à fait parce que je sais maintenant que son attirance pour les hommes ne date pas de notre périple dans les Pyrénées. Nous sommes silencieux, chacun absorbé par ses pensées, et envahi par les émotions que cette rencontre avec les mecs du GIPN a provoquées dans nos queues et nos consciences. Nous arrivons au refuge vers 17H00 et trouvons Thomas assis sur la terrasse devant un cahier.
    
    — Salut les gars !
    
    — Salut Thomas.
    
    — Alors c’était bien ?
    
    Il a un sourire à craquer. Je le regarde dans les yeux.
    
    — Oui... formidable même... au-delà de ce à quoi nous nous attendions.
    
    — Génial... je suis content pour vous... je vous l’avais dit... J’ai un problème de planning avec un groupe de quatre qui n’était pas prévu. Ils se sont trompés de chemin et ...
    ... quand ils s’en sont aperçus, il était trop tard pour revenir en arrière. Du coup, c’est dodo ici. La seule solution que j’aurais c’est de vous piquer votre chambre et de vous mettre avec Enzo et Marc, les deux officiers du GIPN... Mais je peux pas vous l’imposer. Sinon les quatre randonneurs dorment dans la salle à manger. J’écoute chaque mot et je ne peux pas m’empêcher de penser que tout a un double sens. Il nous sourit avec un éclat de lubricité bandant dans le regard.
    
    — Nous en pensons qu’il n’y a aucun problème. On te libère la chambre, pas de souci.
    
    — Super... vous êtes cool...
    
    Eric échange un regard entendu avec moi.
    
    — Je sais pas à quelle heure le groupe du GIPN descend, mais vous pouvez vous installer, j’ai laissé la porte ouverte.
    
    — Super... on va s’installer et aller se baigner...
    
    — Ah oui...à ce sujet...ça tombe bien... y a pas d’eau chaude et pour le dîner, je sais même pas si je vais pouvoir faire un repas chaud. Le gardien de la semaine dernière a oublié de faire monter les bouteilles de gaz. J’ai pas vérifié et on est à deux doigts de la panne. J’ai appelé Alex en urgence pour qu’il m’en monte, mais je suis pas sûr qu’il soit disponible ce soir. Quand je m’en suis aperçu, le fournisseur était fermé et j’ai pas eu Alex en direct. Il devait avoir des patients.
    
    — OK... pas de souci... on s’adaptera si nécessaire...
    
    En disant cela, je sais que je n’ai aucune envie de m’adapter et que l’idée d’un repas froid et du petit-déjeuner sans café ne ...
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