1. Julie et Mariam (6)


    Datte: 09/08/2018, Catégories: Erotique, Auteur: ballhin, Source: Xstory

    Le réveil sonne. J’ouvre un œil. Je me retourne en grognant pour vérifier l’heure sur mon mobile, j’ai dans l’idée que cet appareil de malheur me sort de plus en plus tôt de mon sommeil. Toute la nuit, une armée de prêtres en rangers avec ma mère en tête m’a poursuivi. Tous voulaient me brûler sur un immense bûcher pour acte contre nature, et m’enfuir était impossible, tellement mes jambes semblaient de plomb, un vrai cauchemar. Pour l’instant, je suis bien sous mon drap, je vais plutôt rester encore un peu, pour méditer sur ma soirée, dormir encore deux minutes pas plus, c’est promis.
    
    — Julie, il est l’heure de se lever.
    
    Une petite voix est venue à mon oreille. Je souris, mais ne bouge pas un muscle. Lorsqu’une main caresse lentement mes épaules et ma nuque, mon cerveau embrumé valide : aucune raison de bouger un cil pour l’instant. Profiter un maximum est la priorité absolue . Les yeux mi-clos, je resterais bien de longues heures à jouir de ses papouilles, moi. Mais tout s’arrête d’un coup.
    
    — Encooore ! râlé-je, d’une voix rauque.
    
    Ce mot est sorti de ma gorge comme un grognement. La maman a compris mon manège. Les rideaux de ma chambre s’ouvrent et laissent pénétrer une lumière agressive dans mes yeux fatigués. De mon côté, j’entame une recherche improbable du drap pour me couvrir la tête avec le gémissement d’un animal blessé.
    
    — Tu vas être en retard et après tu vas courir.
    
    Elle a cruellement raison, je soupire en levant la tête.
    
    — Je ne peux pas, ...
    ... c’est trop dur.
    
    Mariam s’agenouille à côté de moi et me susurre à l’oreille :
    
    — Tu veux que je t’amène ton petit-déjeuner au lit ?
    
    J’ouvre de grands yeux étonnés. C’est très tentant, mais elle me chouchoute beaucoup trop là, ce n’est pas raisonnable !
    
    — Non, je te remercie, sinon mon statut va monter de fainéante à grosse fainéante.
    
    — Je te laisse te lever tranquillement alors.
    
    Cette délicate attention me va droit au cœur, mais s’occupe-t-elle de moi comme une maman, une amie, ou autre chose ? Je me traîne jusqu’au bar où m’attendent mon café et mes petits croissants. Sur le canapé du séjour, je l’entends discuter avec les jumelles. Le commandant est sur le pont et tout doit être carré, même à quatre cents kilomètres de distance.
    
    — Vous n’oubliez pas vos lessives les filles ?
    
    — Oui, maman.
    
    — Je ne veux pas retrouver de sous-vêtements partout !
    
    — Arrête, maman, on est grandes maintenant. On ne fait plus ça !
    
    — Émilie, tu vas à la danse cet après-midi ?
    
    — Oui, maman, mais j’trouve pas mon body !
    
    — Tu as regardé sur l’étendoir que vous deviez ranger hier ?
    
    Un blanc s’inscrit dans la conversation, j’entends que l’on s’agite à l’autre bout de la ligne.
    
    — C’est bon, je l’ai trouvé !
    
    — Allez, je vous laisse les filles, ne traînez pas. Bisous, mes amours.
    
    — Bisous, maman.
    
    Cet amour et la tendresse dégagée lors de ces conversations quotidiennes me bouleversent. Même si ma nounou était pour moi la plus merveilleuse du monde. Étant ...
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