Histoire des libertines (38) : Marie-Antoinette, la reine calomniée ?
Datte: 07/08/2018,
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Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... yeux bleu pâle sont un peu trop saillants. Son visage, au vaste front bombé, considéré comme trop haut, offre un ovale très allongé. Le nez, qui promet d'être légèrement aquilin, offre peu de finesse. La jeune dauphine a néanmoins beaucoup de grâce et une légèreté presque dansante dans sa façon de se mouvoir.
Elle est « grande, admirablement faite » avec « des bras superbes » (Mme Vigée-Lebrun). […]. « Sa peau, dit encore sa portraitiste, était si transparente qu'elle ne prenait point d'ombre. » […]. « C'était la femme de France qui marchait le mieux.»
Marie-Antoinette aime le théâtre, la comédie, le jeu. Elle aime la danse et la musique. Elle chasse également. Le duc de Croÿ rapporte qu'«elle monte supérieurement.» Elle aime les toilettes, les voyages dans les différents châteaux de la Cour autour de Paris, l'aménagement intérieur et la décoration.
On lui passe difficilement ses bals et ses soirées dansantes chez ses amies ou ses beaux-frères. On ne lui pardonne pas les bals masqués de l'Opéra, inconvenants, juge-t-on, pour une reine de France. Malheureusement elle en raffole, et s'y fait conduire plusieurs fois pendant le carnaval.
PREMIERS PAS A LA COUR, PREMIERES MALADRESSES
Nous avons vu, dans « Histoire des libertines (36) : La dernière favorite », paru le 16 août 2019, combien la dauphine, influencée par ses tantes, les filles bigotes de Louis XV, exécrait la favorite, Mme Du Barry, ce qui déplaisait fortement au roi. Cela contribua aussi à la disgrâce ...
... du ministre Choiseul, à l’origine du mariage autrichien.
En 1774, après le décès de Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette deviennent souverains à 20 ans. La reine Marie-Antoinette aurait soupiré, de façon prémonitoire : «Mon Dieu ! Protégez-nous, nous régnons trop jeunes».
UNE IMAGE TRES RAPIDEMENT CATASTROPHIQUE
La reine devient, dès l’été 1777, la cible de premières chansons hostiles qui circulent de Paris jusqu’à Versailles.
Une véritable coterie se monte contre elle, dès son accession au trône, des pamphlets circulent, d'abord de courts textes pornographiques, puis des libelles orduriers.
Ses déboires conjugaux étant publics, on l’accuse d’avoir des amants (le comte d’Artois son beau-frère, le comte suédois Axel de Fersen) ou même des maîtresses (la duchesse de Polignac, la princesse de Lamballe), de dilapider l’argent public en frivolités ou pour ses favoris, de faire le jeu de l’Autriche, désormais dirigée par son frère Joseph II.
Elle est clouée au pilori comme une nymphomane perverse et insatiable et bien vite la certitude de son insatiable érotisme se répand. Elle est décrite comme une «prostituée babylonienne», une «infâme tribade» ayant l'habitude, à Trianon, d'épuiser quotidiennement plusieurs hommes et plusieurs femmes pour satisfaire sa «diabolique lubricité».
De plus, le couple royal n'arrive pas à procréer, ce qui alimente les rumeurs sur l'impuissance de Louis XVI ou la stérilité de Marie-Antoinette, rumeurs généreusement répandues par ...