Un désir à satisfaire (2) - Histoires de Sexe

Un désir à satisfaire (2)

Au matin, la nuit et un sommeil de plomb n’ont aucunement refroidi mes ardeurs de la veille et toute ma réflexion est focalisée sur le lancement de l’offensive visant à conquérir ma mère. D’abord établir un contact virtuel puis gagner sa confiance pour l’amener doucement à se livrer sur sa vie sentimentale, à me confier ses envies de femme, à m’avouer ses fantasmes et peut-être même ses frustrations pour finalement la mettre à l’épreuve de la tentation. Une feuille de route toute tracée qu’il me tarde de suivre.

Arrivé sur mon lieu de travail, tous mes dossiers professionnels du moment sont relégués au second plan. Maman est désormais LA priorité. Enfermé dans mon bureau, je me connecte au fameux site internet et m’inscris sous une fausse identité. David. La trentaine, en couple, sans enfant, et installé en Bretagne avec pour profession celle de représentant en équipements de sécurité. Me reste seulement à affiner le prétexte qui me permettra de lui écrire sans éveiller sa méfiance.

Plusieurs subterfuges sont longuement imaginés avant de prendre une décision : en préparatifs des 50 ans d’une collègue devenue une amie proche, je suis à la recherche de personnes ayant pu la côtoyer durant son enfance passée en Normandie, précisément dans la ville où ma mère a elle-même grandi. J’envisage ainsi recueillir des souvenirs et autres messages de sympathie pour une belle surprise d’anniversaire. Une couverture que je juge parfaitement crédible.

En l’espace d’une heure, je ...

... suis donc devenu légitime à engager le contact avec ma mère et sans plus tarder je me mets à la rédaction d’un message court et précis présentant ma démarche, n’oubliant surtout pas de m’excuser pour l’éventuelle gêne occasionnée et remerciant par avance ma destinatrice pour l’intérêt qu’elle pourra porter à mon projet. Une bonne dose de courtoisie, un impératif pour avoir une chance d’entamer le dialogue avec une femme comme ma mère, réservée et fuyante avec les inconnus.

Une excitation toute particulière me saisit au moment de relire les quelques lignes et de cliquer sur « envoi ». Un premier pion est avancé, la partie engagée. Je sais qu’à compter de ce moment la patience sera une fois de plus la meilleure des alliées.

Le reste de la journée je vais vérifier presque tous les quarts d’heure si une réponse m’est adressée. Chaque fois, la déception au moment de constater que la boîte de réception est vide. Même chose les jours d’après. Au mieux, ma mère n’est que rarement connectée, au pire, ma mère n’est décidément pas du genre à se laisser aborder par un homme, aussi délicate soit la façon de faire. Ne pas céder à l’envie d’une relance qui pourrait tout gâcher, même si à ce moment je n’ai pas grand-chose à perdre.

Et puis la réponse arrive le vendredi soir qui suit alors que je commence à perdre espoir. Ma mère me répond naturellement que le nom de l’amie inventée ne lui dit rien, mais qu’elle se renseignera à l’occasion dans son entourage. Elle me souhaite une bonne ...