Quatre cinq six - Histoires de Sexe

Quatre cinq six

... vont bon train sur la présence ou sur l’absence de petite culotte ! Moi-même, je n’en sais rien !

— Bas les pattes, petit canaillou ! On touche avec les yeux et pas avec les mains !
— Et avec la langue, on peut ?

Je ne compte plus les propositions jambes en l’air que Lola a pu récolter, mais aussi de mise en ménage et même de mariages. Deux villageois voulaient même divorcer pour convoler avec ma femme. Jean-Louis confie en catimini à ma femme que certains clients auraient pu être de beaux partis, si elle avait une inclination pour les hommes plus âgés qu’elle. Elle s’en étonne :

— Ah bon ? Comment ça ?
— Vous voyez le type dégarni avec son gros pull marron, à droite du barbu…
— Oui, celui qui est en train de boire sa choppe à deux mains…
— Oui, c’est bien lui. Eh bien, c’est l’un des plus gros propriétaires terriens du coin. Plein aux as, le gugusse.
— Ah bon ? Il n’en a pas l’air !
— Faut jamais se fier aux apparences.

Un peu plus tard, tandis que Lola revient au comptoir avec de nouvelles commandes à honorer, le patron confie :

— Ah oui, celui qui vous a demandé deux fois en mariage… eh bien, figurez-vous que c’est le maire du patelin d’à côté. C’est aussi un gros entrepreneur, il est loin d’être pauvre.
— Le petit fluet ?
— Par ici, on l’appelle le Furet, parce qu’il met son nez partout, et dans sa jeunesse, c’était un sacré croqueur de poules ! S’il se remarie un jour, sa femme sera dorlotée.
— Ah bon ? Je croyais que c’était un coureur de ...

... jupons ?

Tout en remplissant les verres et les chopes, Jean-Louis confirme :

— C’est exact. Jusqu’au moment où il a déniché sa dulcinée dont il était gaga. Hélas pour lui, elle est décédée il y a quatre ans environ.
— Ah… c’est triste…
— Il doit avoir le béguin pour vous, car vous êtes la première femme qu’il demande en mariage depuis qu’il est veuf.
— Ah… c’est mignon…

Curieusement, je constate que Lola s’occupe maintenant un peu plus du dénommé Furet. Celui-ci est tout content. Les heures passent, ma femme tient le choc, aidée par l’excitation qu’elle provoque dans sa tenue de Bavaroise. Puis un à un, les clients quittent la brasserie. Au moment où il s’apprête à partir, le Furet renouvelle sa proposition de mariage. Lola lui répond gentiment :

— C’est très chou de votre part, mais je suis déjà mariée.
— De nos jours, le divorce est une formalité, vous savez.
— Eh bien, allez donc convaincre mon cher mari !

Néanmoins, elle lui accorde un bisou sur le bout du nez. Il repart tout heureux. Plus que deux clients sur le départ, après une ultime bière offerte par la maison afin qu’ils retournent chez eux. Jean-Louis semble décidé à vouloir fermer boutique pour ce soir, ou plutôt cette nuit.

— Aaah, enfin ! !

Épuisée, ses chaussures défaites, Lola est affalée sur une chaise. Contemplant la salle vide derrière son comptoir, Jean-Louis est très satisfait de la soirée :

— Eh bé, c’est bien la première fois depuis bien des années que j’ai eu autant de monde et ...