Un jeune homme à la capitale (1) - Histoires de Sexe

Un jeune homme à la capitale (1)

Ce souvenir ne me rajeunit pas, mais il a marqué ma vie pour toujours. Avec le recul, cette période qui n’aura duré que deux semaines, m’apparaît comme une période initiatique qui a profondément influé ma vie d’adulte et principalement ma sexualité, qui selon les psychanalystes est la base de tout.

Et cette initiation, au sens littéral du terme, c’est-à-dire une épreuve qui marque symboliquement, au travers d’une épreuve physique le passage de l’enfance à l’âge adulte, c’est à ma tante qui en fut la grande prêtresse. Elle a droit, pour cela à mon éternelle reconnaissance.

J’avais fêté mes dix-huit ans et, après une scolarité, tant au collège qu’au lycée, exemplaire, j’avais décroché un bac scientifique avec mention très bien. Ce qui m’avait ouvert les portes d’une école d’ingénieur. Après un premier trimestre studieux, je devais effectuer un stage ouvrier. Par des relations parentales, je dégotais un stage dans une entreprise de la banlieue parisienne et la question du logement se trouva ainsi résolue : ma tante, la sœur de ma mère, habitait non loin de l’entreprise.

C’était pour moi une grande première puisque je quittais notre petit village de la banlieue de La Rochelle pour monter à la ville. Et quelle ville, Paris !!

J’aime bien ma tante Brigitte, une veuve pimpante, de petite taille, un peu rondelette, qui rit toujours, blague beaucoup et se montre très affectueuse avec moi. Veuve, elle vit seule et je m’étonne d’ailleurs qu’elle n’ait pas refait sa vie. ...

... Surtout qu’à quarante-cinq ans, elle a une allure que je trouve magnifique.

Nous ne voyons pas très souvent du fait de la distance entre Paris et La Rochelle, et surtout ma mère et sa sœur ne s’apprécient pas beaucoup. Mes parents d’un naturel casanier ne bougent guère et seule ma tante prend le train, une ou deux fois l’an, pour venir nous visiter. Mais ces visites sont trop souvent le sujet de disputes entre mon père qui, je crois, l’aime bien, et ma mère, qui au fil des ans ne supporte plus personne, s’érigeant en gardienne de je ne sais quelle morale. Ainsi je l’ai déjà entendu parler de sa sœur en la surnommant « la dévergondée » ce qui entraîne du côté de mon père un petit rire quelque peu égrillard, vite éteint lorsque ma mère fronce les sourcils.

L’idée de passer quinze jours chez ma tante me plaisait plus qu’à ma mère et surpris de cette réaction, j’ai tenté en vain d’en savoir plus sur les raisons de ses réticences. Seule piste : j’avais surpris une vague conversation entre mon père à ma mère :

— Mais que veux-tu qu’il arrive ? De toute façon notre fils est majeur et ta sœur a dû certainement s’assagir avec l’âge...

— Tu es un naïf mon pauvre ami, elle a le vice dans la peau. Elle ne changera jamais.

— Eh bien, elle fera son éducation...

— Imbécile. Ce sont vraiment des idées d’hommes ça. Vous êtes tous des porcs...

Puis la conversation s’était interrompue brutalement.

Quoiqu’il en soit, la solution de l’hébergement chez Tatie Brigitte, pour son ...