Chaud et froid - Histoires de Sexe

Chaud et froid

... elle-même de la Renaissance Italienne.

— J’avoue, que cela me fait un pincement au cœur de la savoir partie sans moi, mais je sais qu’à la rentrée on se retrouvera… enfin j’espère.
— T’as le béguin de ta Claire, non ?
— Hmm… Je crois.

Moi du coup, je pensai à Corinne. J’étais crevée et je n’avais qu’une envie, c’était de me coucher et de me blottir auprès d’elle. Pour comble de malchance, le moteur cala trois fois au moment où nous manœuvrions pour s’attacher au corps mort.

En arrivant, la première chose qu’on vit, c’est la 4L de la colo. Pierre était là. C’était bien la peine. Encore qu’à y réfléchir, si. J’avais vécu un moment hors du temps. Mais je n’eus pas le temps de revivre ce moment. Nora avait l’air soucieux.

— Venez, il faut qu’on parle cinq minutes.

Les jeunes vaquaient à leurs petites affaires : courrier, lecture, blablatage, etc. Le camp était calme. Pierre avait amené de quoi se désaltérer : pastis, bière et jus d’orange. Il servit tout le monde consciencieusement et commença.

— Bon, je suis venu ce soir, car à la colo, c’est l’hécatombe. Cette nuit on a eu les résultats d’une intoxication alimentaire : 23 enfants malades, 2 animateurs, le directeur adjoint et l’assistant sanitaire hors-service avec près de 40°C. Nous pensons que c’est dû aux alpages au-dessus de la colo qui ont contaminé l’eau de source utilisée pour boire. J’ai demandé à ce qu’on n’utilise plus que de l’eau en bouteille en attendant les analyses. Toujours est-il que ...

... l’équipe est à bout. Ils ont passé la nuit à laver les enfants, à changer les draps, les pyjamas et je passe les détails. La lingère ne sait plus où donner de la tête. En plus de ceux alités, il y a ceux en forme qui piaffent d’envie de jouer. La conciliation est difficile.

Donc, je suis venu chercher des renforts, et je vais être simple : Nath, tu as ton secourisme, tu entres en école d’infirmière. J’ai l’impression que c’est toi qui pourrait être celle qui viendrait nous aider. Il faut quelqu’un pour gérer ces malades et le toubib qui est venu trois fois depuis ce matin.

Douche froide. Moi je n’avais qu’une envie, c’était de rester avec mon groupe, et pour plein de raisons. Je sentais que l’idée ne plaisait pas à grand monde, vu les regards compatissants que j’eus de la part de tous. Après un silence assourdissant, je bredouillai :

— Bah, puisqu’il le faut ! Mais dès que ça va mieux, tu me promets de me ramener ?
— Promis. Alors on ne traîne pas, va chercher ton sac et on y va !
— Pierre, il y a un problème, dit soudain Héloïse. Le moteur du zodiac doit être encrassé car il n’arrête pas de caler. Tu ne pourrais pas y jeter un œil ?

Pierre réfléchit.

— Hmm, ça ne nous arrange pas. Et puis je ne peux pas y jeter un œil maintenant, la nuit va tomber et ce n’est pas le genre de truc qu’on fait à la torche.

Nora qui était toujours pragmatique dit :

— En ce cas, tu laisses la 4L à Nath, elle sera plus utile au centre ce soir que toi. Tu restes là et demain matin ...