1. Une vengeance venue du froid


    Datte: 24/09/2021, Catégories: jeunes, vengeance, nonéro, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    Cela faisait des jours et des jours que je les voyais passer. Toutes les deux, blondes comme deux Scandinaves qu’elles étaient. Parfois je les suivais, de loin, du plus loin possible. Et chaque soir, je rentrais à la maison et je me disais : « J’oserai, j’oserai demain… » Et, comme la chanson d’Yves Montand « La bicyclette » était dans toutes les têtes, on y revenait sans cesse : « J’oserai, j’oserai demain… »
    
    Un soir, tout de même, je me décidais. Il faut dire que tout avait mal tourné dans cette fichue journée. L’interro de maths ratée, le match de foot remis, et j’avais perdu un porte-clefs que j’aimais beaucoup. Alors, cette foutue journée me devait bien une revanche. Ou alors, en mettant les choses au pire, je me faisais cette réflexion : il vaut mieux accumuler tous les échecs et toutes les déceptions le même jour, comme ça, après on est tranquille.
    
    Cette fois, au lieu de les suivre, je décidai de les croiser. Cela m’obligeait presque à tenter quelque chose. Elles arrivaient, souriantes et élégantes dans leurs vêtements amples et souples, d’un jaune qui tirait sur le vert. Je me postai résolument devant elles sans savoir encore ce que j’allais leur dire.
    
    Elles s’arrêtèrent avec un sourire amusé. Je bafouillai un bonjour ou un hello, je ne sais plus. Elles répondirent en français avec un accent un peu saccadé. Je leur demandai si elles voulaient bien prendre une boisson dans un établissement tout proche. Toutes les deux firent non de la tête, mais, en se ...
    ... concertant, furent d’accord pour que le lendemain on se donne rendez-vous dans ce café.
    
    Je n’en espérais pas tant. Je filai chez moi dans l’intention de travailler un peu à un devoir de philo, mais cela se révéla impossible. Je ne pus les chasser de mon esprit qu’au petit matin.
    
    Prendre un pot, c’est sympa, ça n’engage à rien. En plus, étant deux, elles se sentaient rassurées, Johanna et Ingrid. On parle un petit peu, elles ne comprennent pas tout, mais s’amusent souvent de mes propos.
    
    Après quelques jours de ces rendez-vous en tout bien tout honneur, je ne pouvais plus me retenir de garder cela pour moi et je parlai de « mes conquêtes » à un vieux copain, Albéric, me vantant un peu de les avoir séduites. Il me dit que c’est idiot : deux filles pour un garçon, c’est perdu d’avance. Il voulait que je lui présente Johanna et Ingrid. Tout compte fait, pourquoi pas. Comme ça, il me sera plus facile de m’isoler avec l’une d’elles, celle que l’on veut, puisqu’elles me plaisent autant l’une que l’autre.
    
    De retour au café, nous étions quatre, bavardant, plaisantant, nous amusant toujours plus. Albéric trouva Johanna à son goût ; je pris fait et cause pour Ingrid, un peu plus petite que sa copine, mais une poitrine prometteuse. Et puis les jours passèrent. Je fis de longues promenades avec ma dulcinée suédoise et tout ce que j’ai pu obtenir dans un premier temps, c’est qu’elle accepte que je lui prenne la main. Et pour cela, il a fallu plusieurs semaines. Je savais qu’elles ...
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