1. Live and let die (17)


    Datte: 23/09/2021, Catégories: Transexuels Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory

    ... vitesse, prit sa valise, quitta son appartement, dévala les étages, courut jusqu’à la station de métro et se jeta dans la rame au moment où les portes se fermaient. Record battu !
    
    Son cœur menaçait d’exploser. Elle, ou plutôt Franck, regarda l’heure à nouveau. Tout n’était pas perdu et il y avait encore une chance pour attraper son train. Il devait absolument reprendre son souffle avant son prochain sprint dans les couloirs de la gare Montparnasse. Frank monta dans le train, qui lui aussi était en retard. Il s’installa à la place réservée, souffla enfin et constata qu’il était parti avec les baskets féminins d’Anna. Heureusement, pas trop féminins non plus.
    
    Sa mère l’attendait au bout du quai.
    
    — Enfin mon fils, tu es là. Cela faisait un moment.
    
    — Oui maman, c’est vrai.
    
    — Franck, tu travailles trop !
    
    — Je sais, mentit-il.
    
    — N’empêche, tu as bonne mine. C’est le soleil de Paris ?
    
    La tuile ! il n’avait pas pensé à son bronzage venu du Luberon et inexplicable quand on reste enfermé dans un bureau.
    
    — Oui, j’ai pris un coup de soleil en me baladant en ville.
    
    Franck était gêné par ses baskets. Il espéra que sa mère ne s’en rende pas compte. Il réalisa soudain aussi qu’il n’avait pas enlevé son vernis sur les pieds. Et ça, en revanche, ça se verrait comme le nez au milieu de la figure. Il n’avait plus qu’à trouver un moment discret pour le retirer. Avant demain matin.
    
    L’après-midi fut consacré à discuter. Frank broda sur son inactivité ...
    ... professionnelle. Il se sentait mal, car il mentait, tout en sachant qu’il allait devoir dire la vérité tôt ou tard. Sans pouvoir s’y résigner.
    
    Tout le monde alla se coucher lorsque la nuit tomba sur la terrasse et que les moustiques prirent possession des lieux.
    
    Franck attendit que ses parents s’enferment dans leur chambre pour tenter de réparer son inconscience. Il fila à la salle de bain, trouva le dissolvant et commença à enlever le vernis.
    
    Mais il n’y a qu’au cinéma qu’un plan se déroule sans accroc. La porte de la salle de bains s’ouvrit et Gisèle apparut dans l’encadrement.
    
    — On en reparlera demain, dit-elle sur un ton glacial avant de refermer la porte.
    
    Si Franck cherchait comment annoncer la nouvelle à ses parents, il avait désormais la réponse.
    
    — Alors, tu m’expliques ? demanda Gisèle au petit-déjeuner.
    
    — Oui, mais quand papa sera là.
    
    — Bon d’accord.
    
    Au ton de sa mère, les craintes de Franck sur une issue catastrophique se confirmaient.
    
    Felipe arriva quelques minutes plus tard.
    
    — On t’écoute, dit Gisèle.
    
    — Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Felipe.
    
    — Chut ! coupa sa femme.
    
    — Je n’ai plus de travail depuis trois mois maintenant, commença Franck.
    
    Il se lança dans un long monologue chronologique dans lequel il n’omit aucun détail, ou presque. Il parla de Barcelone, de sa transformation par Mélody, de son troisième voyage et la soirée avec les représentants de la banque, sa décision de quitter son poste, son blacklistage auprès de toutes les ...