1. Histoire des libertines (6) : Agrippine la terrible.


    Datte: 23/07/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... 58 après J.C., des rumeurs se firent de plus en plus insistantes disant que la mère et le fils avaient des relations incestueuses. Tacite évoque ce fait par l’intermédiaire du témoignage de Fabius Rusticus, un ami de Sénèque. Certains affirment que cette relation infâme fut consommée.
    
    NERON MATRICIDE
    
    Burrus et Sénèque, pourtant anciens amants de la redoutable Agrippine, firent comprendre à Néron la gravité de la situation, qui ne pouvait qu’inspirer l’horreur aux Romains. Il se ressaisit et, pour s’affranchir de sa tutelle, il en vint à penser que le seul moyen était de la tuer.
    
    En mars 59 après J.C., pour les fêtes consacrées à Minerve, il lui envoya une lettre laissant entendre un prochain rapprochement, il lui demandait de venir dans une demeure qu’il possédait dans le golfe de Naples.
    
    Il lui aurait envoyé un navire pour la traversée. Il l’aurait fait embarquer sur une galère trafiquée qui devait s’ouvrir en deux en haute mer. Effectivement le bateau coula, ses passagers furent achevés à coup de rames par les marins qui étaient complices de l’attentat. Agrippine put s’échapper à la nage et regagna sa villa de Baules. Elle avertit son fils qu’elle vivait toujours.
    
    Néron consulte Sénèque et Burrus, qui le convainquent de la faire assassiner en pleine nuit dans sa villa par des soldats (non des prétoriens, fidèles au souvenir de Germanicus), des marins, sous le commandement d'Anicetus, ancien précepteur de Néron, ...
    ... devenu ennemi juré d'Agrippine.
    
    Sa fin vue par Dion Cassius :
    
    « Quand elle fut arrivée dans sa maison, elle ne fit semblant de rien et ne dévoila pas le piège qu'où lui avait tendu : elle se hâta d'envoyer vers son fils, pour lui dire l'accident qui était arrivé comme un effet du hasard, et lui annonça qu'elle avait eu le bonheur de se sauver. A cette nouvelle, Néron ne se contint plus, il fit punir le messager comme coupable d'attentat envers sa personne, et dépêcha aussitôt à sa mère Anicétus et les matelots, car il n'osa pas confier sa mort aux prétoriens. Agrippine, à leur vue, comprit le motif qui les amenait, et, s'élançant de son lit, elle déchira ses vêtements, puis, découvrant son sein : « Frappe, dit-elle, Anicétus, frappe ce sein, il a porté Néron. » » Livre LXI.
    
    Selon une légende, Néron aurait voulu voir le corps de sa mère et aurait été émerveillé par sa beauté. La version officielle de son décès fut qu’elle s’était suicidée après un échec d’une tentative d’assassinat de Néron. Ce n’est qu’après la mort de ce dernier que des serviteurs d’Agrippine osèrent élever un petit monument à sa mémoire.
    
    UNE FEMME DE POUVOIR
    
    Agrippine fut sans aucun doute une criminelle, sans scrupules. Elle était une femme habitée (comme beaucoup de ses parentes) par l’ambition et donc elle fut, comme Messaline, vilipendée par une historiographie sénatoriale qui ne pouvait supporter de voir le sexe « faible » jouer un rôle politique ! 
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