1. L'interview maudite


    Datte: 17/07/2018, Catégories: fdomine, aventure, fantastiqu, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... vite, jeune homme, pendant qu’il en est encore…
    
    Elle ne put terminer sa phrase. J’entendis la porte s’ouvrir derrière moi. Je me retournai et vis deux types bodybuildés entrer dans la pièce.
    
    — Qu’est-ce que ça veut dire ?
    — Veuillez nous suivre, Monsieur Carter. Sans faire d’histoires.
    — Vous êtes qui ?
    — Sans faire d’histoires, on vous dit.
    — Je ne crois pas, non…
    
    J’entendis alors des bruits de talons dans le couloir et me trouvai soudain face à une apparition inimaginable. Un cauchemar éveillé… Ilsa venait d’apparaître. Celle des films, vêtue d’un treillis militaire qui mettait son opulente poitrine en valeur, chaussée de bottes à talons hauts, et armée d’une cravache.
    
    — Vous vouliez un scoop pour votre journal, Monsieur Carter ? Eh bien, je pense que vous allez être comblé.
    
    Je me retournai vers la vieille dame qui m’avait reçu, incapable de comprendre quoi que ce soit à cette situation. Elle répondit sans que je lui pose de question.
    
    — Je suis désolée, Monsieur Carter… Je ne voulais pas que cela arrive. Mais je n’avais pas le choix.
    — Expliquez-vous…
    — Oui, explique-lui ce qu’il fait là, et ce qui va lui arriver ! ricana l’incarnation d’Ilsa.
    — En 1977, après le tournage deLa tigresse du goulag, j’ai eu une liaison avec un physicien, le professeur Schtrasser. Il était fou amoureux de moi, et nous nous sommes aimés passionnément jusqu’au jour où j’ai découvert sa folie. Sous prétexte d’examens médicaux, il m’avait prélevé des cellules lui ...
    ... permettant de concevoir des clones de moi-même. Des clones ayant la particularité de ne pas vieillir. « Ainsi, disait-il, ton personnage d’Ilsa sera pour toujours immortel. » Je rompis avec lui, mais il était trop tard et il entreprit de mettre en œuvre son terrible projet. Et vous pouvez voir ici le résultat.
    — Ainsi, vous êtes un clone ? Et vous vous faites du cinéma…
    — Grâce à quelques modifications que Schtrasser entreprit dans ma création, je ne suis pas le clone de Dyanne Thorne, mais bel et bien celui d’Ilsa. Et puisque vous avez, semble-t-il, suivi toutes mes aventures avec attention, il ne vous a pas échappé que l’ambition qui me dévore est de régner sur le monde.
    — Vaste programme…
    — Ne riez pas, Carter. Le monde, CE monde, est trop petit pour moi. Le conquérir est trop simple.
    — J’ai hâte de vous voir à l’œuvre.
    — Oh, c’est d’une simplicité absolue. Les DVD qui relatent mes aventures et qui, comme vous l’avez souligné se vendent plus que jamais, sont remplis d’images subliminales qui, à l’heure qu’il est, partagent les spectateurs en deux camps bien distincts : ceux qui sont subjugués par ma beauté et qui accepteront de devenir mes esclaves, et ceux qui deviendront mes adorateurs et n’auront bientôt pas d’autre passion que de servir mes projets en rejoignant mes troupes. Dans une petite dizaine d’années, cette œuvre sera achevée.
    — C’est totalement délirant…
    — À vos yeux, en effet. Et c’est bien là la raison de notre face-à-face. Il existe partout des esprits ...