1. Innocente diablesse


    Datte: 13/07/2018, Catégories: fh, ff, hplusag, fplusag, Collègues / Travail voyage, chantage, cérébral, photofilm, init, confession, Auteur: Toubab_7, Source: Revebebe

    ... mettre et d’en redemander. J’en pleure de rage, de colère, de désespoir de m’être ainsi fait prendre au piège. Et puis j’ai peur de ce qui pourrait arriver. Jusqu’où cette histoire va-t-elle m’amener ?
    
    Pendant trois semaines, je ne pense qu’à ça. Jamais je n’avais connu un état de crainte et d’abattement aussi prononcé. Au travail, tout le monde s’en rend compte et seul le prétexte d’un décès dans ma famille me fait échapper à des questions trop indiscrètes. Cela me permet aussi d’échapper aux sollicitations de Jean-Pierre qui, en plus de comprendre ma peine, commence à prendre doucement ses distances. Je le laisse faire maintenant qu’il ne me sert plus à rien. Par contre, ce qui m’est plus insupportable, c’est de ne pas avoir de nouvelles de Janus. Plus rien depuis la vidéo. Cela m’inquiète et m’angoisse.
    
    C’est long trois semaines au trente-sixième dessous. Interminable. La peur ne commence à quitter mon ventre que le jour où Nathalie organise un repas pour fêter sa promotion. Son bonheur me fait plaisir et m’aide à me sentir bien. Ce soir-là, il y a Jean-Pierre. Il doit rejoindre son nouveau poste la semaine suivante. C’est sans doute la dernière fois qu’on peut se voir. Il me propose de me raccompagner chez moi. Je sais ce que ça veut dire et accepte. Pas notre meilleure étreinte mais une façon agréable de conclure nos aventures.
    
    Le lendemain en fin de matinée, la sonnerie de l’interphone me tire du sommeil. Encore dans le brouillard de mes rêves, j’actionne le ...
    ... tire-Suisse. C’est Blandine.
    
    Blandine ? Je n’ai pas le temps de me demander ce qu’elle fait là, qu’elle toque déjà à ma porte, la tête de celle qui n’a pas beaucoup dormi et des croissants à la main. Je la fais entrer et lui propose un café. Plus par éducation que par envie de discuter avec elle. Elle a un peu perdu de sa superbe habituelle, semble gênée, empruntée. Assises au salon, elle sur le sofa et moi sur un fauteuil, nous laissons un troupeau d’anges passer. Et puis, n’y tenant plus, je lui demande les raisons de cette visite. Elle a vu que je n’allais pas bien ces derniers temps, elle s’inquiète, pense qu’elle pourrait m’aider, que… Je ne l’écoute plus vraiment, ma diablesse vient de se réveiller et analyse la situation… Et puis un flash, une évidence, une colère qui devient rage quand je vois Blandine sortir un DVD de son sac.
    
    Elle est Janus, le reconnaît et n’a pas le temps de se dire désolée que je lui saute dessus. Salope ! Garce ! Je vais te tuer !… Je pense lui avoir mis deux baffes et arraché une bonne poignée de cheveux. Et sans doute que je l’aurais étranglée si, plus forte que moi, elle n’avait pas réussi à basculer sur moi et à me bloquer les mains. Je me fige. Son regard s’embrume. Elle répète qu’elle est désolée, dit qu’elle ne voulait pas, me demande pardon… Des larmes coulent de ses yeux. Je ne bouge pas. Je ne sais ni quoi dire ni quoi faire. Pas même lorsque, se penchant vers moi, elle m’embrasse sur la bouche, entre deux : « pardon », entre deux ...
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