Tapas en rut majeur - Histoires de Sexe

Tapas en rut majeur

... tellement honteuse qu’elle me fait presque pitié. Je ne crois pas que Julien soit intéressé par… ce genre de films !
— Moi ? J’ai jamais rien dit de tel.
— Mais… bégaye ma collègue, t’es un mec, ça paraît normal… non ?
— Ma pauvre Angie, les mecs aussi regardent des films de cul ! pouffe Chloé avec un clin d’œil coquin.

Cette nana-là me plaît beaucoup. Elle a l’air bien plus décoincée qu’Angélique, et finalement très sympa. Ayant l’esprit particulièrement ouvert et une furieuse envie de voir où tout ça va nous mener, je lance alors à la rouquine déconfite :

— C’est à toi de voir… mais si ça ne te dérange pas, je suis partant.

Angélique, cette fois toute blême, lève les yeux au ciel. Elle qui espérait sûrement se rattraper, après notre seule et unique sortie au restau ⁽*⁾, elle doit être désespérée. Après un long soupir, elle m’invite à entrer, referme la porte derrière nous et nous précède au salon.

La pièce, décorée avec goût, n’est pas bien grande. Les murs ocre lui donnent de la chaleur et un aspect cosy, renforcé par des tentures multicolores et un large tapis mauve qui recouvre une bonne partie du living. Probablement la « patte » de son ex, dont elle m’a dit qu’il était décorateur d’intérieur. Leur rupture étant toute récente, l’appart doit encore être comme il l’a laissé.

Un canapé d’angle gris souris fait face à un meuble télé acajou, où est perché un immense écranSamsung dernier cri. Je m’installe au centre du sofa, tandis que Chloé prend place à ...

... ma gauche, les pieds croisés sur la chauffeuse. Angélique ramasse précipitamment le cendrier plein et les trois ou quatre cannettes deKronenbourg vides qui traînent sur la table basse en verre fumé. Puis elle me demande ce que je veux boire.

— Pourquoi pas uneKro, si tu en as encore une au frais ?
— UneKro ? pouffe Chloé. Depuis quand les mecs boivent de la bière ?
— Je ne déteste pas une petite mousse de temps en temps, dis-je d’un ton badin. Et puis, ça me semble aller assez bien avec le genre de film qu’on va regarder, non ?

Pendant qu’Angélique, réfugiée dans sa petite cuisine, nous prépare de quoi grignoter, Chloé se penche vers moi, me soufflant dans la figure son haleine parfumée au houblon.

— Alors, à ce que j’ai compris, y paraît que t’es hoministe ?
— Mouais, j’acquiesce. Disons que je m’intéresse aux idées de ce mouvement.
— Je pensais pas que t’aurais le cran de regarder un porno avec nous… Chapeau bas, mec, t’as des couilles.
— Il paraît. Mais si ça peut aider à lutter contre les préjugés…
— Quels préjugés ? me lance Chloé, mi-amusée, mi-intriguée.
— Eh bien, le fait que les hoministes soient forcément moches, frustrés et mal-baisés. Qu’ils aient peur du sexe, soient mal à l’aise avec les femmes, et plus ou moins tous pédés au final.
— Je ne demande qu’à être convaincue du contraire, mon beau Julien… Toutefois, moi, je ne crois que ce que je vois !

Il est évident que Chloé essaie de me pousser dans mes retranchements. Un peu trop visible, le ...