L'invasion Ch. 05 - Histoires de Sexe

L'invasion Ch. 05

5

Nous devons nous lever très tôt. Après le petit déjeuner, j'accompagne Nathalie dans sa voiture jusqu'au port. Ses valises se trouvent déjà à bord du bateau qui fait la liaison entre l'île et le continent qu'on aperçoit parfois par très beau temps. Pas ce matin avec la brume matinale. Elle m'embrasse.

— Amuse-toi bien, et fais attention à toi.

— Tu seras partie longtemps?

— Quelques semaines. Je n'ai pas encore décidé de temps, nous resterons en contact, si tu as besoin de moi, tu as mon numéro et celui de ma sœur. C'est une opportunité pour toi, tu vas vivre autre chose, autrement, pas uniquement le style Nathalie.

J'attends que le bateau ait quitté le port. Ayesha vient me retrouver et me conduit à sa voiture. Même dans le port je n'aperçois que des géantes noires. Il n'y a plus toute l'animation d'avant.

L'année passée, il y avait encore plein de bateaux de plaisance, et des gens qui vaquaient à leurs occupations. Cette année, c'est vide. Il y a moins de bateaux, il y a des bateaux de garde-côtes qui n'existaient pas avant, un poste de police qui semble être devenu bien plus important que dans le passé.

Ayesha conduit, quitte la petite bourgade pour retourner dans notre quartier. La voiture est de marque inconnue, mais bien sûr adaptée à la taille de femmes de 2m50. Je me sens tout petit dans le siège, et je ne vois pratiquement pas dehors. Elle gare la voiture devant la maison et nous y entrons. Ayesha me fait aller sur la terrasse et nous nous ...

... installons à l'ombre. Ici aussi tout est devenu plus grand.

— Faisons plus ample connaissance, propose-t-elle. Je veux tout connaître de toi.

Elle me fait raconter ma vie, depuis aussi longtemps que je me souvienne, me posant ça et là mille questions pour avoir plus de détails, me demandant ce que j'ai ressenti, ce que j'aurais aimé changer... Cela prend des heures, et nous allons également marcher dans le parc à l'ombre des arbres.

— Tu n'es pas trop triste d'avoir perdu tous tes amis?

— Au début, réponds-je, mais j'avais un peu l'habitude, depuis quelques années, tout le monde partait, et au lieu d'aller à l'école, Nathalie me donnait cours à la maison, ce qui fait que je me suis progressivement habitué à être seul. Enfin, j'avais Nathalie. Nous sommes de toute façon restés en contact par Facebook et des emails. Mais depuis quelques jours, j'ai rencontré de nouvelles amies, Marta et Sarah. Cela peut paraître bizarre, mais je les aime beaucoup, et je me suis senti très heureux avec elles, comme si elles étaient devenues mes meilleures amies.

— Tu ne regrettes donc pas que tout le monde soit parti?

— Non pas du tout finalement.

— Et le fait que tout le monde soit si grand autour de toi? Ce n'est pas bizarre?

— Si, mais cela ne me dérange pas. Nathalie n'aime pas du tout, mais moi, oui. Je ne sais pas expliquer pourquoi.

— Les goûts et les couleurs ne s'expliquent pas. Cela te plait donc que je m'occupe de toi pendant les vacances?

— Oui, réponds-je, ...