1. Un cycliste 5


    Datte: 06/07/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Accent, Source: Hds

    ... échafaudé des hypothèses. Tu ne me pardonnais pas d’être sortie sans toi ? C’était pourtant arrivé sans problème dans le passé. Tu ne supportais pas ma complicité avec Charlene : au point de ne plus m’adresser la parole ? Quelqu’un nous aurait vues attablées en terrasse ou vus partir vers le parc ? Charlène aurait-elle dénoncé ma trahison pour se faire valoir et me voler mon chéri?
    
    -Je ne suis pas seul à imaginer. Il y a des points assez proches de la vérité. Tu brûles.
    
    - J’ai voulu l’appeler au téléphone. Mon mobile était dans mon sac : mais mon string avait disparu, mon billet de cent euros aussi. Qui avait ouvert mon sac à main, qui s’était servi, un des hommes ou Charlene ? L’un pour garder un souvenir de nos ébats, l’autre pour une collection de trophées ou la troisième pour me faire une farce et me montrer à quel point j’avais décollé ? Je pourrais dire « déconné ». Le seul insoupçonnable dans mon entourage, c’était toi. Charlene a ri, m’a demandé de me calmer : l’essentiel était de te laisser dans l’ignorance, le reste était du détail : un string et cent euros ne valaient pas un grand déballage. Et elle m’a relancé :
    
    - On remet ça prochainement. Tu auras soit Georges que tu connais, soit un petit puceau à déniaiser, comme il te plaira. Toujours d’accord ?
    
    A ces mots, j’ai pris conscience de la sottise commise. Charlene imposait des sorties régulières, compromettantes pour moi, les érigeait en institution. Si je ne mettais pas immédiatement fin à cette ...
    ... histoire notre vie allait s’écrouler. Elle avait matière à me faire chanter.
    
    J’ai tout à coup flairé une anomalie. Tes soirées au billard duraient souvent très tard dans la nuit, or à mon retour tu étais au lit. Et si tu m’avais suivie, si … tu avais vu une partie ou la totalité de cette sortie ? Tu ne parlais pas, tu digérais mal mon mensonge, le cinéma oublié, la marche sous les arbres, peut-être notre arrêt près du banc. Je refusais cette hypothèse. Impossible, tu aurais rué dans les brancards, tu aurais cassé la gueule à Louis, tu aurais vilipendé Charlene, tu m’aurais fait uns scène horrible, tu m’aurais menacée de rompre ou pire tu aurais rompu. Or tu étais muet, renfermé, mais tu vivais près de moi.
    
    Cela s’est inscrit dans mon cerveau comme un éclair. Impossible ? Pourquoi impossible ? Un doute terrible a fait trembler mes mains, a brouillé ma vue et d’instinct j’ai murmuré : « Non, ce n’est pas possible » en pensant à ta présence sur les lieux de l’adultère. Et j’ai entendu grincer la voix de Charlene, chargée de menace, répéter :
    
    -« Pas possible ! » Quoi, que dis-tu ? Trop tard ma fille, tu as commencé, tu ne peux pas m’abandonner. Tu viendras, tiens-toi prête à date anniversaire et ce sera tous les huit jours comme ça . Que crains-tu ? Sache cueillir les vrais plaisirs de l’existence, sors de ton monde étriqué, il y a des Laurent à la pelle, ramasse, profite et merde à ceux qui ne sont pas contents. La vie est trop courte, en matière de sexe il ne faut pas ...