1. Dix femmes... dix destins (2)


    Datte: 06/07/2018, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... Dans la salle où elle est entrée, outre son avocate, une longue tablée de personnes est face à elle. On l’a fait assoir et une juge lui lit sa demande. Ensuite chacun peut lui poser des questions. Mais elle ne peut que bredouiller des mots sans suite. Au milieu de ces gens pour la plupart inconnus, Daniel est là. Devant lui, une pile de lettres aussi qui semble narguer la jeune femme.
    
    Apparemment aucune d’entre elles n’a été seulement décachetée par celui à qui elles étaient destinées. Et quand la juge donne la parole à Daniel, pour recueillir son avis sur l’éventualité d’une sortie de prison d’Adèle, celui-ci la fixe aussi violemment qu’elle le fait, elle.
    
    — Ça ne me ramènera pas mon épouse qu’elle traine en prison. J’entends qu’elle s’est bien comportée en détention. Par contre, je ne veux plus qu’elle m’envoie de courriers. Je lui ai rapporté ceux qu’elle m’a expédiés depuis qu’elle est ici. Il y en a des centaines. Comment faire pour que cette… fille cesse de me harceler ?
    
    — … !
    
    Tous regardent les rectangles blancs ornés d’un timbre et d’une marque postale. La juge de l’application des peines en saisit une entre ses doigts.
    
    — Pourquoi donc écrivez-vous aussi assidument à ce Monsieur ? Vous vous rendez compte qu’à cause de vous, il lui est impossible de faire son deuil ? C’est inimaginable ! Comment voulez-vous que nous vous remettions dans la vie active si vous harcelez le mari de votre victime ? Vous pouvez nous expliquer un peu ce comportement aberrant ...
    ... ?
    
    — Je… je ne voulais pas harceler Daniel ! Je voulais simplement lui demander pardon. J’ai fait une énorme bêtise et je paie chaque jour qui passe…
    
    — Parce que vous imaginez que lui peut oublier simplement en fermant les yeux son épouse ? Vous imaginez son existence sans Suzanne ?
    
    — … je… pourquoi ne m’a-t-il jamais répondu ? Un simple mot pour me demander de ne plus lui écrire et j’aurais immédiatement cessé de lui transmettre… mes lettres.
    
    — Peut-être aussi que tu n’as pas compris que je ne pouvais pas lire tes mots ? Impossible pour moi de les ouvrir même.
    
    — Alors, pourquoi les avoir gardés, ces… courriers ? Peut-être qu’ils contiennent finalement l’explication de l’acte commis par… ma cliente !
    
    C’est le conseil d’Adèle qui tente désespérément de sauver ce qui peut encore l’être. Elle sent que les choses une nouvelle fois lui échappent. Mais curieusement la juge n’a pas l’air hostile à entendre la condamnée dans ses explications. Encore faudrait-il que celle-ci puisse apporter quelques éclaircissements sur cette incroyable correspondance entre la détenue et le mari de sa victime. La jeune femme ne fait que bégayer des mots d’excuse encore une fois. Et la magistrate lui signifie qu’elle met sa décision en délibéré à trente jours. Adèle regagne sa cellule sous bonne escorte.
    
    Dans ce trou du cul du monde, le temps n’a plus la même durée qu’à l’air libre. Et la patience devient loi ici. Alors lorsqu’un après-midi, une quinzaine de jours avant la décision de ...
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