1. Hébergement d'urgence (7)


    Datte: 15/06/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... d’années. C’était le fantasme de sa femme que de voir son mari avec un autre homme. J’ai accepté de leur rendre ce menu service.
    
    – Ben, voyons ! Et alors ?
    
    – Ça a effectivement mis sa femme dans tous ses états.
    
    – Elle, d’accord ! Mais vous ?
    
    – C’était pas désagréable.
    
    – Non, mais écoutez-le, lui ! « C’était pas désagréable », avec son petit air de sainte-nitouche, là. Vous avez pris votre pied ou pas ?
    
    – Oui.
    
    – Quelle taille, le pied ? Trente-six ou quarante-cinq ?
    
    – Un bon quarante-trois.
    
    – Et vous y avez jamais remis le nez ?
    
    – L’occasion ne s’est pas présentée.
    
    – Ça se suscite les occasions quand on veut.
    
    – Mais pourquoi tu me poses toutes ces questions ?
    
    – Parce que Baptiste, il veut venir avec un copain, le prochain coup. Un type super, à ce qu’il paraît. Pour qu’on fasse ça à trois. Moi, a priori, j’ai rien contre. À condition évidemment que le mec, il soit canon. Et, surtout, opérationnel. Ça vous choque ?
    
    – Pas le moins du monde.
    
    – C’est super, comme plan, ça, pour une nana. Parce que, pendant qu’il y en a un qui recharge les accus, il y a l’autre qu’assure. Et inversement. Cela étant, j’ai bien l’impression que vous êtes dans le collimateur, vous !
    
    – Moi ! Comment ça ?
    
    – Ben, si j’ai bien compris, son copain, il aime autant les garçons que les filles, si c’est pas plus. Et, du coup, Baptiste, il crève d’envie de vous voir à l’œuvre avec. Bon, mais moi, je vous ai rien dit, hein !
    
    * *
    
    *
    
    Elle n’était plus en ...
    ... noir, la fille, cette fois-ci, mais en vert. Elle a jeté un rapide coup d’œil sur Coralie, occupée avec deux clientes infectes à l’autre bout du magasin, là-bas, et elle est venue droit sur moi, à la caisse.
    
    – Vous auriez pas besoin d’une deuxième vendeuse, par hasard ?
    
    Ben non, non ! Une me suffisait.
    
    – Dommage ! Parce que c’est pas tous les patrons qui laissent leurs employées s’envoyer en l’air, pendant les heures de boulot, dans les cabines d’essayage.
    
    Elle ne m’a pas laissé le temps de lui répondre quoi que ce soit. Elle s’est faufilée entre les portants.
    
    – Je jette un œil…
    
    A fait sa réapparition, un peu plus tard, avec un petit haut rose sur le bras.
    
    – Je peux essayer ?
    
    Dans la cabine juste en face de la caisse, dont elle n’a pas pris la peine de tirer le rideau. Elle a retiré son pull. De profil. Elle n’avait rien en dessous.
    
    Coralie est revenue, excédée.
    
    – Le mètre… Il est où, le mètre ?
    
    A ouvert un tiroir… Un autre.
    
    – Elles vont me rendre folle, ces deux cinglées, folle !
    
    Elle a relevé la tête, vu la fille dans la cabine, marmonné entre ses dents
    
    – Non, mais ça va, tranquille, l’autre !
    
    Et elle a filé, en toute hâte, vers ses deux casses-pieds.
    
    « L’autre » s’est longuement examinée dans la glace, s’est ajustée, réajustée. A fait quelques pas dans ma direction.
    
    – Qu’est-ce vous en pensez ? Il me va, non ?
    
    – À la perfection.
    
    – Oui. Je crois aussi. Je vais le prendre.
    
    Et elle est retournée se changer. De face, ...