1. Séduction d'un jour


    Datte: 10/06/2018, Catégories: fh, jeunes, vacances, jalousie, revede, nostalgie, roadmovie, Auteur: Lucien Ramier, Source: Revebebe

    Voir précédents épisodes n° 11393 et n° 11463
    
    Séduire maintenant ! Alors pourquoi penser au lendemain ?
    
    La radio vient d’égrener les dernières nouvelles du matin. J’insère la cassette de Michel Fugain. Je tourne le bouton du volume, la chanson fétiche de ce voyage de noce en auto-stop va sûrement ravir mes deux passagers, encore dans les vapeurs du sommeil, dans le camping-car près de moi.
    
    C’est un beau roman, c’est une belle histoireC’est une romance d’aujourd’huiIls se sont trouvés au bord du cheminSur l’autoroute des vacancesC’était sans doute un jour de chanceIls avaient le ciel à portée de mainUn cadeau de la providenceAlors pourquoi penser au lendemain.
    
    La chanson vient de se terminer et je pense qu’eux plus que moi vont oublier, avec cette journée qui commence de « Penser trop au lendemain. » Je les sens un peu d’humeur morose, tous les deux, les jeunes mariés, ce matin. J’ai remis la radio avec ses tristes nouvelles de bouchons, accidents ou autres. Le temps est un peu gris. Valérie a rejoint la banquette à l’intérieur du fourgon. Elle continue la lecture du livre « Le nu et le vêtement ».
    
    Alain est venu s’asseoir à son tour sur le siège du passager. Histoire de redonner le moral j’annonce :
    
    — Je pense que le ciel va nous sourire aujourd’hui. Le soleil va revenir. Vous savez que nous allons vers le midi comme le dit Michel Fugain dans sa chanson.
    — Nous apprécions beaucoup votre gentillesse pour le beau voyage que vous nous offrez. Mais pourquoi ...
    ... faites-vous tout cela ?
    — Je n’en sais trop rien… Faire plaisir ! C’est pour moi également le cadeau de la Providence. Je crois que moi aussi, je me fais plaisir de vous avoir près de moi. Vous me rappelez tant de beaux jours passés, il y a maintenant dix années déjà.
    
    À Lyon, où nous arrivons, la place de parking, je l’ai choisie il y a déjà plusieurs années. Je la retrouve à coup sûr parce que j’arrive tôt le matin. Mon récit se situe à l’époque où les quais bas du fleuve sont encore aménagés pour le stationnement. J’oriente l’avant du fourgon, face au fleuve. Ainsi on peut voir, de l’autre côté de l’eau, toute la ville qui s’étale au côté de l’Hôtel-Dieu.
    
    — C’est à nous d’offrir la nourriture aujourd’hui, dit Alain, c’est notre tour comme convenu, pour le pique-nique.
    — Vous n’aurez pas loin à vous rendre dit le VRP. Sur l’avenue ombragée au-dessus du parking, chaque mardi de la semaine, se tient un marché aux légumes, aux fruits etc. Je pense être de retour ici au camion à 12 h 30. Vous avez trois heures si vous le voulez pour visiter la ville.
    
    Sans plus d’explications les deux jeunes amoureux sont partis en laissant sacs et bagages, dans le camion fermé à clé. Après avoir enfilé à mon tour mes habits de travail, complet-cravate, je suis parti comme d’habitude à pied, avec mon attaché case, visiter mes clients dans la presqu’île Lyonnaise, de l’autre côté du pont.
    
    Cette action de promener ainsi des jeunes inconnus seulement pour faire plaisir semble me donner un ...
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