La Veuve Noire
Datte: 08/06/2018,
Catégories:
ff,
fplusag,
Collègues / Travail
hotel,
voyage,
chantage,
fgode,
init,
Auteur: Nicogarner, Source: Revebebe
... ne le supporte plus et je le comprends…
La main de Lucrèce se retire comme si un serpent allait jaillir d’entre les jambes de sa secrétaire. Cet aveu l’a refroidie aussi efficacement qu’une douche glacée.
— Je suis désolée pour vous… Cela… cela ne doit pas être facile, bafouille Lucrèce en reculant comme si elle venait d’apercevoir le Diable en personne.
Sous le choc, elle se retranche derrière son bureau, se laissant tomber sur sa chaise.
Nadia lui adresse un triste sourire.
— C’est un lourd fardeau que je porte, et un véritable enfer pour mon fiancé, comme les autres hommes avant lui d’ailleurs… Une vraie malédiction. Je suis navrée… Je vous devais la vérité.
Lucrèce n’arrive pas à le croire. Quel gâchis !
Comme cherchant à vider son sac, Nadia déverse son malheur sur un ton geignard.
— J’ai consulté deux spécialistes. Sans aucun succès. Mais le dernier avec qui je suis en traitement – un docteur très renommé et reconnu – m’a laissé entendre que mon cas n’était pas désespéré. Il est sur une piste, la voie de la guérison peut-être…
Lucrèce écoute à peine. Maintenant que cette idiote a brisé ses illusions, réduisant à néant tous ses fantasmes, son sort lui importe peu. Elle l’ennuie même franchement avec toutes ses révélations. Mais, par politesse, elle lève ses yeux sur elle pour s’enquérir :
— Oui ? Et quel est le traitement miracle de ce bon et renommé docteur ?
Cynisme et mépris, voilà les sentiments que sa secrétaire lui inspire ...
... maintenant. Heureusement, cette dernière ne comprend pas. Elle se tortille de gêne, baissant son regard en rougissant.
— Il pense que je suis frigide à cause des hommes. Parce que je suis certainement une lesbienne refoulée, et que seule une femme peut provoquer un déclic et me libérer de ma frigidité.
Là, Lucrèce en reste la bouche béante. Avec l’impression qu’on lui déverse de la lave bouillante sur tout le corps. La bouche sèche, elle croasse péniblement :
— Je… je ne sais pas quoi dire. Et pourquoi me dire tout cela ?
Nadia bat des cils d’un air confus en levant son regard sur elle.
— Parce que j’apprécie votre présence et que je me sens bien avec vous… Trop bien, même, et cela me trouble beaucoup.
Une boule de feu au creux du ventre, Lucrèce se lève. Le désir qui la possède charrie du sang en fusion dans ses veines. Les jambes tremblantes, elle va pour la prendre dans ses bras lorsque qu’une voix masculine, de l’autre côté de la porte, s’écrie avec force :
— Ohé ! Il y a quelqu’un ?
C’est Lucien, le plus ancien des employés. Toujours ponctuel celui-ci… Pour une fois, cet imbécile aurait pu s’autoriser un retard exceptionnel… Nadia esquisse un sourire dépité à sa patronne avant de sortir de son bureau. En sueur, Lucrèce admire la grâce de sa démarche le plus longtemps possible. La porte qui se referme n’interrompt en rien ses rêveries érotiques…
***
David se renverse en arrière et éclate de rire :
— Non, c’est pas vrai ! Tu lui as dit que tu étais ...