1. L'emprise


    Datte: 25/01/2018, Catégories: fagée, bizarre, campagne, amour, fsoumise, hdomine, vengeance, contrainte, revede, policier, sorcelleri, fantastiq, amourdura, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... plus indépendantes… Et je doute de plus en plus en les voyant s’affairer, sans même que la crise économique d’il y a six ans ait pu les décourager, que le monde que j’ai connu dans ma jeunesse puisse perdurer.
    — Les femmes veulent toujours de beaux et riches maris comme autrefois.
    — Certes, mais cela ne leur suffit plus. Elles veulent l’indépendance de plus en plus, et l’amour.
    — Mais j’aime Claire ! Je saurai la couvrir de tendresse, de baisers, de caresses…
    — Je sais. Mais elle, elle ne t’aime pas. Et ce n’est pas en la forçant que tu pourras obtenir d’elle de l’affection. En as-tu jamais reçu des femmes que tu as possédées ?
    
    Un mouvement de rage échappa au comte devant le constat cruel mais néanmoins clairvoyant de sa marraine.
    
    — Comment savez-vous ?
    — Je me doutais qu’il te faudrait bien plus que quelques prostituées. Et il me suffisait de deux ou trois confidences de ton valet pour apprendre quel genre de jeunes filles tu ramenais à ta garçonnière. Enfin… au moins ces petites bourgeoises prises dans tes filets m’auront vengée de tout le mépris que certains de leurs pères et grands-pères ont eu pour moi ici. Sans compter que ce sera peut-être pour elles la seule aventure croustillante qu’elles auront.
    — C’est fort possible. Quoique… si j’en crois la vicomtesse ma grand-mère, Clermont, sous ses dehors bourgeois et policés, cache des femmes au tempérament de feu.
    — Le feu qui couve sous nos volcans que l’on dit éteints. Elle a tout à fait raison, et tu as pu ...
    ... le constater avec la belle Élise, n’est-ce pas ? Mais le feu ne peut prendre sans aliment…
    — Que voulez-vous dire ?
    — Le feu en toi, je l’ai nourri de soins et de magie. Tu as pu nourrir celui de ta maîtresse, parce qu’elle était sensible à ton charme, ta position sociale, ton caractère. Tu ne nourriras pas le feu de Claire. Il se nourrit d’un tout autre bois que celui qui a été le tien. Claire s’est nourrie de nature, de tendresse maternelle, d’indépendance, de luttes pour s’émanciper. Aujourd’hui elle se nourrit de l’amour de Louis Bergheaud, de ce que son travail lui rapporte, de liberté. Je ne pourrai bientôt plus t’aider à la posséder. Que la loi du triple retour fonctionne ou pas, les forces me quittent. Chaque sortilège que je tente m’épuise, comme si une force inconnue dévorait mon énergie. Et si j’ai pu t’apporter mon aide la nuit dernière, je ne le pourrai plus désormais. Tu seras seul dans ton projet. D’autant plus seul que l’inspecteur Pauvert risque de m’arrêter pour le meurtre de Marie Latour.
    — Non, comment pourrait-il savoir que c’est vous ?
    — Ce policier a reçu des confidences. Un ou une pensionnaire de l’hospice m’a parait-il vue entrer dans la chambre de Marie.
    — Ce n’est pas vrai !
    — Si, ta mère est venue m’en avertir hier.
    — Alors vous allez rester ici avec moi. Vous ne pouvez plus retourner au village. Mariette pourrait nous nourrir tous deux, nous apporter de quoi tenir…
    — Non, Olivier, je ne resterai pas ici. Il fait trop humide et je suis trop ...
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