Incertitudes - Histoires de Sexe

Incertitudes

... te trompes, me répond-elle, avec un petit sourire narquois. Il suffit de bien se détendre !
— … ?

De quoi parle-t-elle, là ?

Des cris, et un bruit d’empoignade nous parviennent du centre de la salle. Intrigués, nous nous levons, péniblement pour moi. Je rajuste ma serviette et nous approchons du lieu de l’échauffourée.

— Enculé !
— Au secours !
— Salope !

Des cris, trois voix et devant nous… une scène d’une beauté à couper le souffle. Une empoignade entre le maître, le croque-mort/mahatma et une furie. Ça se cogne dessus à qui mieux mieux, les obscénités fusent de toute part !

— Qu’est-ce que c’est encore que ce foutoir ? fais-je.

Un type à côté de nous et qui m’a entendu me répond :

— La femme du maître est venue ici pour récupérer son mari,manu militari. D’après ce que j’ai compris, c’est l’établissement qui lui a téléphoné pour lui dire que son mari avait fait un malaise. Elle est arrivée au moment où le maître, qui s’était aperçu qu’on lui avait pris son pantalon, essayait de l’enlever directement sur le voleur… et ce dernier s’est retrouvé cul nu. La femme du maître a dû croire que son mari avait viré de bord et essayait d’autres plaisirs. Elle leur est tombée dessus en hurlant des insultes.

Si c’est tous les soirs comme ça, l’établissement ne va pas tarder à être côté en bourse(s). N’ayant rien d’autre à faire, nous décidons d’assister un peu au spectacle.

À ce moment-là, la femelle, une force de la nature, finit par terrasser les mâles. ...

... Pour que vous compreniez mieux la situation, je vais quand même vous décrire l’épouse :

Très grande, dans les 1,80 m, des bigoudis sur la tête, un pyjama à fleurs, mais juste le haut, ouvert sur un torse de déménageur agrémenté de deux œufs au plat ! Elle a enfilé un pantalon de cuir noir, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qu’a dérobé le croque-mort… La classe. Par contre, les charentaises qu’elle a gardées aux pieds jurent un peu dans ce tableau idyllique. Son visage est rouge de fureur et pour compléter le tout, elle traîne derrière elle trois bons mètres de papier toilette bleu ciel, coincé par la ceinture, à l’arrière du pantalon. Je subodore qu’elle devait être aux toilettes quand elle a reçu le coup de téléphone. Ça par contre, c’est magique, car à chaque fois qu’elle virevolte, le ruban de papier suit le mouvement avec grâce derrière elle. On se croirait au cirque de Pékin.

Elle a fini par attraper ses deux protagonistes, un sous chaque bras, qui continuent à se démener pour lui échapper.

Haannnn !

L’épouse vient d’assommer le croque-mort. Elle le laisse choir à terre, attrape son mari à deux mains et l’entraîne vers la table basse.

— Non, non, non, supplie le maestro.

Pendant qu’elle l’agrippe toujours d’une main, elle sort une corde qu’elle avait amenée, au cas où.

— Non, pas ça, mon amour, non, ma chérie adorée, non !

L’assemblée retient son souffle, encore du spectacle ! Certains retournent s’asseoir sur le canapé et s’installent ...