À votre bonheur, Mesdames ! - Histoires de Sexe

À votre bonheur, Mesdames !

... Elle enlève son bandeau et se précipite aux toilettes où elle ne lâche que quelques gouttes, puis revenant sur le lit, renoue avec son rêve.

Elle stationne là sur la sente, toujours baissée, toujours captive de son interminable miction quand apparaissent deux bûcherons, gaillards hilares qui viennent droit sur elle. Ils l’ont vue et s’empressent. On frappe à la porte. Ils vont lui infliger cette punition qu’elle redoute, qu’elle mérite, qu’elle attend et espère. Elle aimerait hurler « Non, encore cinq minutes, je serai prête ! » Cinq minutes dont elle profiterait afin de s’enfermer ou de s’enfuir. En s’inscrivant, elle a opté pour le mode silence selon lequel l’absence de réponse équivaut à un assentiment. Elle se borne à réprimer un soupir.

Elle entend la porte s’ouvrir, et immédiatement son univers bascule tandis qu’elle perd conscience de ce qu’elle fait et est.

Comment en est-elle arrivée là ?

* * *

Tout avait débuté par une dispute l’opposant à Patricia, sa sœur cadette de cinq ans, un brin délurée qui, une nouvelle fois, ce soir, lui avait reproché son existence de nonne.

— À quarante-deux ans, roulée comme t’es, ne coucher qu’avec un seul mec confine au crime contre l’humanité.
— Je te remercie, mais je vis et baise très bien ! Jean-Pierre pourvoit amplement à mes besoins et je n’aspire nullement à le tromper.
— Te voilà tout de suite à me bombarder avec tes grands mots ! Puissent-ils t’étouffer! Ce ne sera pas parce que tu te donneras un petit ...

... plaisir extraconjugal que tu le tromperas.
— Je te répète, en toute sincérité, n’en ressentir aucune envie.
— Tu te places dans la situation de celui qui, n’ayant jamais bu une goutte de vin, n’hésite pas à en dénoncer la saveur infâme. Tes envies, tu les brides et les refoules tellement que tu finis par les nier alors que, comme tout un chacun, tes sens te travaillent.
— Soutiendrais-tu que tant qu’on n’a pas touché à l’ordure, on ne saurait prétendre en détester le goût ?

La suite avait été à l’avenant avant qu’enfin Patricia ne déclare :

— Je te propose un test aisé et anodin qui ne t’engagera à rien. Je vais éteindre et m’approcher de toi pour te prodiguer quelques lestes caresses. Deux règles seulement : un, tu te supposeras la victime de qui tu souhaites, fût-ce un inconnu, exceptions faites de ton mari ou de moi. Deux, tu te laisseras faire sans tenter de te soustraire ou de riposter.

Elle essaya de refuser quoiqu’étant, elle dut l’admettre, assez curieuse des effets du manège. Après moult tergiversations, elle accepta de se plier au jeu, très ennuyée pourtant de devoir au plus vite s’inventer un galant. Le jeune stagiaire qu’elle entraînait depuis deux mois aux arcanes d’Excel ferait l’affaire. Patricia coupa le courant, les plongeant dans une nuit totale.

Lorsque des mains – celles de Laurent, le stagiaire donc – se posèrent sur sa croupe, elle ne sut réprimer un soubresaut. Elle les attendait ailleurs. Où ? Elle n’en savait rien, mais surtout les ...