Initiation au plaisir (1) - Histoires de Sexe

Initiation au plaisir (1)

... joie de vivre depuis notre rencontre.

Le Look tout de rose vêtu jouait la carte de la franchise avec ses guirlandes de petits drapeaux arc-en-ciel. Au moins j’étais tranquille, Damien ne m’imaginerait jamais dans une boîte gay.

– Je suis lesbienne, gloussa Cindy à mon oreille devançant la question intime, ça ne te choque pas ?

Loin de moi l’idée de la juger ou de la rejeter. On se retrouva plaquées contre le long comptoir de bois clair, contraintes à nous enlacer par manque de place. L’ambigüité de la situation m’amusa.

– C’est charmant au contraire. Champagne ?

Je refusais de juger une personne sur son orientation ; de plus, travailler activement à la cause féministe m’amenait à fréquenter pas mal de lesbiennes.

– On boit une coupe et on va danser ? piaffa Cindy d’un large sourire.

Son bonheur simple faisait plaisir à voir. Quatre heures plus tôt, je me sentais au bord de la déprime en arrivant au Cabanon. Et qu’une jolie nana me demande un autographe avait transformé l’amertume en joie de vivre. Alors elle pouvait aimer les femmes, ça ne me dérangeait pas. L’impression qu’elle me draguait un peu était sans doute trompeuse, je me surprenais néanmoins à l’espérer.

– Avec plaisir.

Deux femmes d’âge mur nous sourirent gentiment, convaincues que Cindy et moi étions en couple. Il ne me serait pas venu à l’idée de démentir.

Le calme de la pinède du centre René Oltra tranchait avec l’animation exacerbée du bar Le Look. J’avais accepté l’invitation ...

... sans réfléchir, heureuse de prolonger la magie de la rencontre. L’habitude de passer mes nuits devant l’ordinateur, instaurée pour éviter les moments d’intimité avec Damien, chassait le besoin de sommeil. La chaleur tenace dans le mobil-home nous saisit.

– Ça ne t’ennuie pas si je me mets à l’aise ? gloussa Cindy rattrapée par un reliquat de timidité.

On se déshabilla en hâte, pressées de retrouver la savoureuse sensation de la nudité naturelle bannie de la société. Le naturisme n’avait rien d’une exhibition plus ou moins flatteuse destinée à se mettre en valeur. Néanmoins, je me surpris à observer les formes de mon hôtesse d’un regard inhabituel. Pourquoi ?

– C’est de la Blanquette de Limoux, s’excusa-t-elle la tête dans le réfrigérateur de la cuisine équipée, m’offrant le spectacle hautement érotique de ses jolies fesses rondes.

En fait de réserve, Cindy étalait surtout une nervosité aussi inconnue qu’inattendue.

– Ce n’est pas le moment, remâcha-t-elle à mi-voix.

– Passe le bac sous l’eau tiède, lui suggérai-je charitable, tu auras des glaçons.

Mon amie, atterrée de ne pas m’offrir une réception parfaite, se retourna à l’instant où la glace cédait. J’eus aussitôt envie de la prendre dans mes bras, pas seulement pour la rassurer.

– Tu es mimi comme ça avec le glaçon entre les seins, dommage que je n’ai pas mon portable pour une photo.

La morsure du froid provoqua la réaction des tétons dans les larges aréoles roses. Je suivis avec un intérêt trouble ...