1. Ma sorcière bien aimée


    Datte: 23/05/2018, Catégories: fh, strip, fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... devenir dingue…
    — En tout cas, pour ce qui est de ton « rêve », il s’agissait bel et bien d’un voyage temporel. Konstantinos a dû te catapulter en pleine conquête de l’ouest.
    — Et le succube ? piaillai-je alors, dans une puérile tentative de déni. Comment tu l’expliques, le coup du succube, hein ?
    — Même en passant tout ton temps dans ton foutu bureau, tu aurais fini par découvrir mes absences. Il me fallait donc une doublure…
    — Une doublure ? Je ne me suis pas marié pour vivre avec une poupée gonflable, moi !
    — Tu parles, ça te dérangerait pas de m’échanger contre Barbie, pourvu qu’elle te foute la paix ! s’emporta mon épouse, avant de secouer tristement la tête. Non, tu ne t’étais rendu compte de rien. La preuve que tu ne t’intéresses pas à moi…
    — En tout cas, je n’ai pas fait ce dont toi, tu m’accuses, tranchai-je. Et puis le pacte ne prendra effet que ce soir : il me suffit de rendre son don à cette charogne puante et nous serons quittes ! Il y a une clause résolutoire, et…
    — Tu m’as déjà dit tout ça, Olivier. Mais il est trop tard pour revenir en arrière. J’ai couché avec lui…
    
    Je la considérai avec la plus totale stupéfaction.
    
    — Quand, comment et pourquoi ?
    — Avant-hier, il est venu me retrouver à Saclas, en pleine Gaule Celtique. C’est là qu’il m’a demandé d’honorer ma part du contrat… Il a bien fallu que je le fasse, ajouta-t-elle d’une voix blanche.
    
    Cette crevure de Konstantinos avait décidément tout prévu ! J’allais lui faire la peau, moi, tout ...
    ... incube qu’il était ! Et dès ce soir ! Puis le souvenir de sa main serrant mon bras comme une vulgaire guimauve me revint à l’esprit…
    
    Oh putain ! On était vraiment dans la merde !
    
    ooOOoo
    
    La voyante habitait une petite maison au toit brillant, ancrée dans un jardin juste assez vaste pour un potager. Un bien grand mot pour quelques semis de tomates et un carré de laitues, à moins que ce ne fussent les futures citrouilles rondes et joufflues de la mère Robert.
    
    J’enfonçai à contrecœur le bouton de la sonnette. Bras croisés, Sophie tapait nerveusement du pied, juste derrière moi. Emmitouflés comme on l’était, on commençait à avoir chaud à faire le pied de grue devant ce pavillon en briques rouges. C’est qu’il faisait plutôt bon, sous le fragile soleil de mars. Le rideau en crépon d’une des fenêtres s’écarta enfin pour laisser s’encadrer une large figure très pâle. Lorsqu’elle nous vit, un grand sourire éclaira cette face lunaire et le voilage retomba aussitôt. La porte jaillit de ses gonds et Ludmilla de sa demeure :
    
    — Sophiiiie ! Mais quel bon vent t’amène, ma chériiiie ! ?
    — Une bien mauvaise tempête, je le crains, répondit ma moitié.
    
    Le devin en jupon grimaça. Elle n’avait rien vu venir…
    
    — Entrez, entrez ! babilla toutefois Ludmilla. Tu vas me raconter tout ça… Ton mari, je suppose ? fit-elle, en me désignant du menton.
    — Non, moi c’est l’amant du matin. Celui de l’après-midi n’était pas disponible.
    — Très drôle, balança Sophie. Dommage qu’on ne soit pas là ...
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