1. Le monstre court en ville


    Datte: 18/08/2021, Catégories: fh, frousses, Oral pénétratio, Humour québec, fantastiq, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... soudainement je vois sortir du noir une gigantesque bête qui grogne en fonçant droit sur moi les yeux fous. Figé de peur, je sens tout mon poil qui se dresse tandis que ma mâchoire se décroche et tout le monde hurle. George détale pendant que l’orignal et son petit me frôlent en galopant encore plus apeurés que nous, ils fendent la foule et grimpent sur un terrain, piétinent de pauvres citrouilles pour ensuite disparaître entre deux maisons.
    
    Calver ! Ma vieille pompe de cœur a failli me lâcher mais j’ai tout filmé.
    
    — Belle bête, déclare quelqu’un.
    — Ouais ! fait le mari de Sally qui doit être en train de s’imaginer la découper.
    
    Mon cœur palpite toujours tandis que tout le monde se rassemble derrière moi et on entend un autre long hurlement qui provient de l’autre côté de la rivière.
    
    — Vous êtes sûr pour l’école ? demandé-je à peine remis de mes émotions.
    — Ouais ! Sûr, monsieur Lemieux, fait George surgi de nulle part en y mettant beaucoup trop de conviction à mon goût.
    — Faites-vous en pas, monsieur Lemieux, me dit l’aubergiste avec sa hache, on va la retrouver et ma Sally également, pas vrai vous autres ?
    
    Pas un mot, George regarde ses runnings.
    
    Shit ! On jurerait qu’ils attendent tous la bénédiction du jour de l’an.
    
    — C’est le prêtre le loup-garou, dis-je à l’aubergiste juste à mes côtés, on va plutôt à l’église.
    — Lui ! s’exclame-t-il en se retournant.
    
    Je me retourne aussi et vois le curé avec ses béquilles et sa jambe dans le plâtre qui me ...
    ... sourit, non, il sourit à la caméra, l’idiot.
    
    — Vous n’êtes pas tout nu, vous ? lâché-je les genoux encore tout mous à cause de l’orignal.
    — Hein ? fait trop froid pour ça, monsieur !
    
    « Si c’est pas lui, alors qui ? » Mon fabuleux travail de journaliste venait d’en prendre un coup.
    
    — Alors, l’église ou l’école ? me demande l’aubergiste.
    — Bon l’école.
    — Suivez-moi, je connais un raccourci, m’annonce-t-il en empruntant le pont d’un pas décidé et je le suis encore tout électrique.
    
    Nos pas y résonnent lugubrement tandis qu’on le traverse seuls tous les deux. La lumière lunaire y pénètre par des interstices entre les madriers. J’étais très inquiet pour ma belle et me sentais prêt à tuer quiconque y ferait du mal, homme ou bête, et à grands coups de caméra s’il le fallait. Arrivés de l’autre côté la rue est déserte, mais c’est toujours bondé au bar de danseuses illuminé. Il y a cinq voitures ce soir dans le stationnement qu’on traverse rapidement et l’aubergiste se faufile dans un sous-bois en suivant un sentier.
    
    Je le suis en enclenchent la vision de nuit. J’aurais bien aimé que Thor soit là avec sa hache, en fait j’aurais dû prendre la mienne ou mon épée et même l’armure. Avoir su ! Une tête de loup-garou empaillée au-dessus de notre cheminée dans notre maison de Sacré-Cœur ça aurait ben impressionné la visite en buvant un petit verre de caribou.
    
    On suit un sentier qui grimpe vers l’école apparemment, la pleine lune nous éclaire pas mal même si le sous-bois est ...
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