En folies (2)
Datte: 15/08/2021,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Yanos, Source: Xstory
... moi qui lui mords la lèvre inférieure tandis qu’elle, pour répondre à cette sensuelle « agression », se met à serrer ma main le plus fort possible en ayant pris soin de replier d’abord ses doigts. Je sens ses ongles qui s’enfonçaient dans la peau de ma main, elle me fait mal ! Mais je ne lâche pas sa lèvre pour autant, je serre et desserre les dents pour lui montrer que je contrôle et que je peux lui faire mal si j’en ai envie. Et puis, au bout de quelques secondes, je cesse la morsure et me remets à l’embrasser normalement, mais cette garce continue à me transpercer l’épiderme avec ses griffes acérées. Je saisis alors ses cheveux et les tire. Nos bouches se sont décollées, nos visages se sont écartés, nos regards se sont croisés, et nous nous sommes souri. Puis, decrescendo, nous avons relâché nos étreintes, elle, sur ma main; et moi, dans sa chevelure.
Depuis des mois, la douleur n’était liée qu’au mal-être, elle n’était qu’un exutoire, un moyen d’imprimer en réel une souffrance intérieure dont je ne parlais à personne. C’était une sorte de refuge, douloureux, mais un refuge quand même. Dans le sens où c’était le seul « endroit » où j’étais moi-même. Je ne me blessais plus depuis mon entrée au PHP et Tiffany non plus. Peut-être que cette douleur, ce besoin de se faire mal nous manquait d’une certaine façon. Cela peut paraître étrange pour ceux qui ne connaissent pas, mais quand on s’abandonne à la souffrance en se scarifiant, on ressent aussi une forme de plaisir. C’est ...
... un des rares moments de satisfaction.
Quand on travaille et qu’on feint la bonne humeur toute la journée, surtout quand on travaille dans un lieu très fréquenté et dans lequel on reçoit du public (ce qui est mon cas) et qu’on rentre le soir, voilà ce qu’on fait : on fait tomber le masque, on pleure (ou pas loin en tout cas), on évite les miroirs, et l’on se dépêche d’aller se faire quelques marques sur les bras ou les jambes...
C’est comme un besoin, une addiction : vous savez que c’est mal de fumer, mais vous le faites quand même.
Et bien, c’est le même principe, l’odeur en moins, la souffrance en plus.
Et soudain, après tout cela, la douleur prenait un aspect différent, elle était liée au plaisir. Je ne sais pas s’il s’agit de sadomasochisme, mais je ne peux nier qu’entre Tiffany et moi, la douleur faisait partie de l’excitation. De l’acte même. C’est d’ailleurs, en apercevant (puis en caressant, embrassant et léchant) ses stigmates, que tout a commencé. Toutefois, une fois que ce constat est établi, il faut savoir, ce qu’on en fait, comment on gère la chose. Ce qui est sûr, c’est que nous ne voulions pas de relation dominant/dominé. La douleur restait mesurée et elle devait faire partie de l’acte de manière partagée et toujours être rattachée au plaisir. Pas d’humiliation donc. L’idée consiste simplement à se faire un peu mal pendant qu’on se fait beaucoup de bien. De souffrir AVEC l’autre et non pas A CAUSE de lui.
Nous sommes dimanche après-midi, et j’ai ...