Dame Viviane - Histoires de Sexe

Dame Viviane

... encore en me promenant intrigué.
— Ah oui… ! fit la voix sur un ton moins enjoué.

Pas de « Hiii… » mais quand même un gros soupir de ma part.

Personne, pas même derrière le comptoir, ni dans l’arrière-boutique remplie de matériel et fermée par un rideau violet avec des écussons couleur or brodés dessus, ni entre les hautes étagères surchargées. Ah ! Haut-parleur au plafond, mais pas de caméra de surveillance. La propriétaire de cette belle voix devait être dans un bureau juste au-dessus, j’imagine.

— Avez-vous des pantoufles japonaises et des katanas, madame ?
— Eh…
— Non, ça va !
— Alors ce loup-garou, monsieur Lemieux ?

Vraiment une voix étrange. Le haut-parleur devait être fêlé.

— Il digère son chevreuil !
— Ce n’est pas ça qui manque dans la région. Le maire ne devait pas vous montrer à tous les deux aujourd’hui, les endroits où on l’a aperçu ?
— Possible, mais il a disparu avec ma douce avant que j’aie eu le temps de dire ouf.
— Oh !
— Vous avez de belles choses ici, jolie voix mystérieuse que vous êtes.

Petit rire de catacombe. Je commençais à me demander si ce maudit village n’était pas situé dans la quatrième dimension.

Je m’approchai d’une armure pour dame debout près du comptoir. Ah ! Ah ! La visière était un masque de démon grimaçant.

— Coucou ! fis-je tout sourire en la soulevant.

Personne, je ne vis que du noir.

Merde !

Je jetai un coup d’œil aux alentours toujours pas de vendeuse à l’horizon, je palpai les seins de métal ...

... puis les fesses et cognai dessus avec mes jointures l’air de rien.

— C’est on ne peut plus ferme ! grommelai-je tout bas.
— Merci !

J’écarquillai les yeux de surprise. La voix semblait venir de très très près, je rabaissai la visière perplexe. Pas d’autre armure dans le coin. Gros soupir.

J’allai voir les épées suspendues au mur et en décrochai une à double tranchant et elle faisait son poids. Wow ! Je devais même la tenir à deux mains.

— Vous cherchez quelque chose de particulier ?

Je me mis à me battre contre un ennemi imaginaire en répondant :

— Dame Lemieux est enmaudit après son preux chevalier. Y me faut des petits cadeaux pour adoucir ses humeurs ou une bonne saignée peut-être, voire des sangsues ?

J’entendis un rire profond tandis que, me prenant subitement pour mon héros de roman, je passais tout près de me trancher une oreille en faisant un moulinet avec l’épée. Oups ! Je reposai l’arme sur ses crochets et je recommençai à déambuler mains dans le dos.

— Je ne vous conseille pas la saignée, encore moins les sangsues, peut-être un philtre d’amour, mais… vous ne semblez pas jaloux, vous !
— Ben ! Y a un toupet que j’aimerais bien couper avec une de ces belles haches de guerre, celui du maire, la tête aussi tant qu’à faire et les couilles qui vont avec… Enfin… Un philtre d’amour, pas sûr !

Je décrochai une de ces haches, affilée comme un rasoir, elle était si lourde que je l’échappai et elle se planta dans le plancher à quelques centimètres ...