1. The end


    Datte: 14/08/2021, Catégories: nonéro, Humour policier, sf, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... quand même pu se foutre ailleurs… intervins-je.
    
    Mais personne ne jugea bon de me répondre et la voix reprit :
    
    —Okay, je suis tout près ; je serai là dans moins d’une minute.
    
    Pattie raccrocha et rangea son visiophone, puis nous annonça :
    
    — C’était Phil, il arrive.
    — Et que va-t-on faire ? demanda l’un des deux.
    — Je ne sais pas, mais…
    — D’abord, tu vas tout nous raconter, Pattie, l’interrompit l’autre.
    — Je ne sais pas si je vais en avoir le courage…
    
    À cet instant, un homme qui marchait dans notre direction nous adressa un discret salut de loin. Je devinai qu’il s’agissait de Phil. Quand il fut arrivé à notre hauteur, il salua tout le monde et Pattie me le présenta. En serrant sa main, je lui dis :
    
    — Enchanté de vous rencontrer, je suis Gufti Shank, c’est par ma faute que tout est arrivé…
    
    Il ne sut pas bien quoi me répondre et regarda Pattie avec insistance, cherchant sans doute plus d’éclaircissement. Celle-ci expliqua alors :
    
    — Gufti s’est persuadé d’être responsable de tout ce qui s’est passé cette nuit, parce que les flics de la PAV l’ont suivi lorsqu’il a trouvé une entrée. Mais comme je vous l’ai dit, on était déjà infiltrés, il y avait déjà un espion à l’intérieur du repaire, et…
    — Oui, coupai-je, mais sans moi, les choses n’auraient pas été aussi vite et aussi dramatiques…
    — Mais Gufti, même Revebebe…
    
    Elle eut comme un tourment dans la voix, une hésitation. Je crus qu’elle allait pleurer, mais elle se contint et reprit pour les autres ...
    ... :
    
    — Même Revebebe lui a dit que…
    
    Elle eut une nouvelle hésitation et détourna son visage, qu’elle essuya d’un revers de manche. Il y eut un silence. Favasso (ou Julien, je n’en savais toujours rien) la contourna et vint la prendre dans ses bras, comme pour la consoler. Phil me regarda longuement dans les yeux, comme s’il cherchait à connaître mes pensées, puis me dit :
    
    — Gufti, vous êtes sans doute le pantin dont se sont servis les policiers pour investir le repaire, mais si ça n’avait pas été vous, ils en auraient trouvé un autre. N’ayez pas de remords, cela serait certainement arrivé quand même.
    
    Je réfléchis quelques secondes à ces paroles ; mais même si c’était vrai, cela ne me remontait aucunement le moral. Je n’appréciais pas d’avoir été l’arme des assassins. Je pensais au bourreau qui faisait tomber le couperet dans mes livres d’histoire, quand j’étais jeune. On trouvait toujours un bourreau… Mais là c’était moi, et involontairement.
    
    — Je ne vois vraiment pas comment m’ôter la responsabilité de l’assaut, répondis-je simplement.
    
    Il y eut un silence. On se regarda plus ou moins tous les cinq.
    
    — Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? demanda Julien (ou Favasso).
    — Dans cette boîte, dit Pattie, il y a toutes les archives et la structure informatique de Revebebe. Nous devons continuer, le flambeau ne doit pas s’éteindre !
    — Mais comment va-t-on faire ?
    — Je ne sais pas, mais c’est pour ça que nous sommes là ! Pour trouver comment faire, et où, et avec ...
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