The end - Histoires de Sexe

The end

... encore. Ah, je n’étais pas dangereux ! C’est ce qu’on allait voir ! Je sortis de ma poche le flingue que j’avais pris dans le repaire de Revebebe avant d’en partir. Je n’eus pas besoin d’en faire plus ; à la vue de mon arme, les deux femmes décampèrent en hurlant. J’attendis qu’on ne les vît plus, pour expliquer à Pattie dans quelle merde nous étions :

— Les flics de la PAV ont cherché à m’avoir au chantage, et à me faire infiltrer votre organisation.
— Comme le pauvre type que Revebebe a abattu… coupa-t-elle.
— Oui. Sauf que j’ai foutu le camp. J’étais sous surveillance et ils ont essayé de m’arrêter, mais j’ai réussi à filer, et du coup, ils ont balancé mon portrait sur tous les écrans de la ville. Je suis devenu une véritable célébrité. Mais où qu’on essaye d’aller, on risque de me reconnaître. J’espérais que la plupart des gens n’en auraient rien à foutre, mais…
— Tu parles ! Tu les connais bien mal, les gens, pour un peu de fric et pour bien faire leur devoir de citoyens honnêtes, ils balanceraient n’importe qui !

Je l’observai un instant silencieusement.

— Qu’est-ce qu’on fait, alors ?
— On essaye de rentrer se planquer là quelque temps. Fais semblant d’être un de mes « clients ».
— T’as pas trop l’allure à jouer à ça… Et puis, la dernière qu’a joué à ça, elle s’est faite buter…
— Qui ça ?
— Elle s’appelait Tilya ; c’est grâce à elle que j’ai réussi à vous trouver.

Je marquai une pause, réfléchissant, puis repris :

— En fait, c’est à cause d’elle ...

... et à cause de moi que tout ça est arrivé…
— Non, Gufti, ce serait arrivé de toute façon. La preuve, c’est cet imposteur que Revebebe a abattu. Allez, viens, on rentre.

Poussant la porte d’entrée, elle m’entraîna à sa suite. Le hall de l’hôtel était désert, peu éclairé et parfaitement vétuste. Un véritable hôtel miteux. On s’approcha du desk, embarrassé de toutes sortes de paperasses vieillissantes ; une sorte de sonnette y était posée, que Pattie pressa. Quelques secondes plus tard, un homme aussi miteux que l’hôtel apparut, nous demandant d’un grognement ce qu’on voulait. J’essayai de ne pas le regarder et de faire en sorte qu’il ne puisse pas trop me dévisager. Je glissai néanmoins quelques billets dans la main de Pattie qui demanda :

— Une chambre jusqu’à demain.
— Mouais, la douze, jusqu’à huit heures. Vingt billets.

Elle tendit la somme convenue.

— T’es nouvelle, toi, ici ?

Oh, ça puait… Pattie le regarda sans bien savoir quoi répondre.

— Et toi, continua-t-il en se déhanchant pour mieux m’observer, j’ai l’impression de t’avoir déjà vu…

Je le regardai sans rien dire, une main dans ma poche sur mon arme à feu. Il soutint mon regard, puis esquissa un sourire, prit les billets et tendit une clé à Pattie qui s’en saisit.

— Merci.
— C’est au premier à gauche. Bonne bourre.
— Ouais, c’est ça…

Nous montâmes et rejoignîmes la chambre 12. Elle était petite et vétuste, mais paraissait à peu près propre. Pattie se jeta sur le lit, je me postai devant ...