Seules au monde - Histoires de Sexe

Seules au monde

... respiration normale puis elle s’adresse à moi :

— J’suis désolé, tu vois moi aussi, je craque parfois. Je suis pas aussi courageuse que tu le veux. Je suis désolée. Je dois te décevoir.
— Non, ma chérie. Pas du tout c’est vrai que c’est si rare de te voir comme cela. La première fois sûrement. Toi aussi cet évènement t’a touchée.
— Non ce n’est pas ça. C’est toi enfin nous, j’ai repensé à Martine et Béa quand tu as dit que tu m’aimais, mais que c’était dur… le fait d’être… enfin, homo à cause des autres.

Elle me regarde ses yeux embués prêts à éclater de nouveau en sanglots.

— Martine et Béa ? Je tiens à toi Esden. Je veux pas te perdre, je ne peux pas même si c’est dur. Rien. T’entends. Rien ne me forcera à te quitter.
— Pareil, Béa, elle s’entendait à merveille avec Martine, puis elle a craqué par toute cette pression. Et aujourd’hui, Martine est célib’ et Béa est une gentille mère de famille, heureuse je sais pas mais tranquille assurément. Alors j’ai peur… En fait, j’ai eu peur de te perdre.

Esden pose sa main sur ma joue, je lui offre l’un de mes plus tendres sourires.

— Alors, tu es dans tous tes états par peur de me perdre… c’est touchant. Je reste avec toi rassure-toi. Tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça !

Je lui fais un clin d’œil et m’enlace autour d’elle pour un baiser d’amour.

Nous restons dans la salle de bain à parler pendant une bonne heure à nous déclarer notre passion pour l’autre et nous promettre de rester ensemble coûte ...

... que coûte malgré les aléas. En résumé, je suis allongée sur le sol la tête posée sur les genoux de ma bien-aimée. Sa main remettant mes mèches en bon ordre. Nos yeux appuyant nos douces paroles.

— … donc finalement tout va bien, tu es ma petite lesbienne d’amour, me murmure de façon taquine Esden.
— En quelque sorte oui. Sauf que si tu pouvais éviter le terme « petite » pour me rappeler mon complexe sur ma taille, ça serait sympa.
— Ok, tu préfères sale lesbienne ?
— Sale ! Ah, non ! Coquine ou tendre à la rigueur. Sale faut pas exagérer. Et puis sale ça peut toujours s’arranger… On pourrait prendre une douche, non ? Histoire de se détendre et de bien finir la soirée, notre soirée…

Je me relève et me mets à genoux devant elle, nos bouches s’unissent dans un baiser langoureux, nos langues batifolent poussées par une envie folle, une pulsion. Toujours nos bouches collées, nous nous levons en écoutant nos étoffes se frôler. Ma main passe à travers le rideau de douche et je tourne les robinets. Un jet d’eau jaillit, il est froid.

— Attends ma chérie, c’est trop froid. Laisse-moi te faire patienter…

Esden me regarde toute souriante à ma proposition. Ce soir, j’ai envie de prendre les choses en main, ce cap semble la ravir. Je recule d’un pas, puis je tourne sur moi-même comme une ballerine. Une fois de dos, je cambre mes hanches et défais mes cheveux jusque-là tenus par un chignon. Ma chevelure brune s’agite d’un mouvement de mon cou puis retombe sur mes épaules nues ...