1. L'âge de jouir (7)


    Datte: 21/05/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Jonas789, Source: Xstory

    ... comment ?
    
    — En fait, quelques meubles qu’on devrait trouver dans une vieille maison bretonne ; des commodes rustiques, de lourdes armoires et des tableaux champêtres...C’est pas une vieille maison, mais les meubles modernes partout ne me plaisent pas, surtout dans les grandes pièces. Vous en avez vu ici ou ailleurs ?
    
    — Peut-être, mais si vous avez fait trois fois le tour du magasin, je ne peux rien pour vous ici. Vous êtes des environs ?
    
    — Plus ou moins, j’ai passé beaucoup de temps entre ici, l’Asie Centrale et l’Europe de l’Est. Je suis revenu il y a trois mois.
    
    Les yeux d’Héloïse s’étrécirent à sa phrase, avant qu’elle ne les saupoudre d’un haussement de sourcils.
    
    — Des mots ! se dit-elle, mais qui sait, après tout. Je vais le faire continuer, pour voir jusqu’où il peut aller.
    
    — Vous revenez pour de bon ?
    
    — Non, quand on a commencé à voyager, on ne peut plus s’arrêter. Mais je ne vais pas repartir après-demain.
    
    — Dans ce cas, j’ai deux ou trois adresses pour vous...
    
    Elle énuméra quelques brocanteurs plus ou moins officiels des alentours, évitant soigneusement les fournisseurs de riches touristes ou des amis de son père qui pillaient les vieilles bâtisses des côtes pour tout y remettre deux mois plus tard. L’homme nota avec une dextérité de journaliste (Héloïse se rappellerait plus tard comme d’une dextérité d’étudiant) les différents détails sur un carnet de cuir tanné qui lui rappela de loin le journal d’un autre voyageur, immobile, ...
    ... celui-ci...
    
    — Que celui qui a enluminé ceci puisse m’illuminer, susurra-t-elle sans s’en rendre compte.
    
    — Qu’est-ce que vous dites ?
    
    — Rien, dit-elle en se reprenant; certaines maisons sont bâties avec des pierres tombales où on retrouve des messages anciens. Une amie de ma grand-mère qui vivait dans une rue de st (...) en avait plusieurs sur son perron.
    
    — Des maisons hantées ? suggéra l’homme dans un sourire qu’il n’osait pas avancer.
    
    — Qui sait, après tout, on est dans une ville assez gothique, avec ses longues rues médiévales entourées de vieilles bâtisses, les hauteurs bordées de grands manoirs...On se baigne entre plusieurs époques, et si certains n’ont pas de fantômes sur la conscience, ils n’ont pas d’excuses, leur état d’esprit est inexcusable...
    
    — Je n’ai rien senti dans la mienne, mais je pourrais bien leur laisser les clés de temps en temps.
    
    — Ça vaut mieux que de les laisser sous le paillasson, dit-elle, opportune, entre le sourire et le clin d’œil.
    
    — Je serai à l’écoute, peut-être pourrait-on en reparler un jour ?
    
    Une partie d’elle-même l’avait attendue depuis les premiers mots, autant par curiosité que par envie véritable...Il avait beau être plus vieux qu’elle, Héloïse le trouvait plus intéressant que les hommes qui l’avaient abordée jusque-là (dont certains plus vieux que lui); n’étant ni insistant ni grossier, et ne se forçant pas à suivre le même sujet. Elle lui avait donné une chance...
    
    — Bien sûr, si vous ne repartez pas dans la semaine ...