Ilona
Datte: 19/05/2018,
Catégories:
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Voyeur / Exhib / Nudisme
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Masturbation
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Oral
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Auteur: Alain Garic, Source: Revebebe
Une chose qui est drôle, c’est que certaines femmes me rappellent parfois cette Ilona Bercovitz, qui vivait à Paris il y a quelques années et que j’ai bien connue. Pas seulement parce qu’elle était belle, blonde et très sensuelle. Plutôt parce qu’elle était coquine mais fidèle, mariée à un homme qu’elle aimait, dont elle avait deux enfants et que jamais elle n’aurait trompé. Elle ne pouvait viscéralement faire l’amour qu’avec un seul homme : son homme.
Un week-end de novembre, elle avait dû se rendre à Saint-Brieuc, car une sœur de sa mère était souffrante. Dans le TGV Paris-Brest qui la menait au chevet de cette vieille tante Olga, Ilona se demandait si ce n’était pas la dernière fois qu’elles se verraient. Cette triste mais lucide pensée, et le vide insondable d’un paysage ferroviaire sous la bruine, la maintenaient dans cette mélancolie indolente dont souffraient manifestement tous les occupants du wagon. Pas une conversation ne troublait leur ennui, pas un enfant jouant ou babillant quelque onomatopée scatologique à l’attention exclusive de sa jeune mère et de tous les autres passagers. Pas même d’autre ronflement que celui du train.
Un jingle attira l’attention d’Ilona, et une voix enjolivée l’extirpa laborieusement de sa torpeur. « Mesdames et Messieurs les voyageurs, suite à un incident technique, ce TGV aura pour terminus la gare de Rennes. Les voyageurs à destination de Saint-Brieuc et Brest sont invités à prendre le prochain train avec le même billet. La ...
... SNCF vous prie d’accepter ses excuses. Pour toute réclamation, adressez-vous au guichet central en gare de Rennes. Le prochain TGV pour Brest est à 21 h 30. »
21 h 30 ! Soit trois heures plus tard. Remercions l’apathie générale, il n’y eut pas d’émeute. Mais surtout, dans le concert des protestations molles, on n’entendit pas la voix d’Ilona. Non. Parce qu’Ilona savait depuis longtemps que le train n’irait pas au-delà de Rennes. Mais en entendant l’annonce, elle avait tout de même écarquillé ses grands yeux bleus, d’une part impressionnée mais de l’autre plutôt inquiète. Avant même que son cerveau n’ait eu le temps de se demander « Comment a-t-il fait ça ? », son cœur clamait déjà « Il l’a fait ! »
Il lui avait dit. Enfin, écrit. Il savait, pour la panne, Rennes, les trois heures. A-t-il dit qu’il avait travaillé dans les trains ? Est-ce que ça expliquerait l’enveloppe ? Elle ne savait même pas quand elle l’avait eue. C’est quand elle avait tendu au contrôleur la pochette contenant ses billets, qu’elle avait vu que l’enveloppe s’y trouvait. Une fine enveloppe noire, cachetée de cire blanche. Sa marque à lui. Elle avait lu.
Ainsi, il savait son vrai prénom. Il l’avait repérée et la suivait peut-être. Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer. Ils s’étaient mis d’accord.
Il avait signé de son pseudonyme : Icare.
Icare. L’homme à la cire blanche fondant en lourdes gouttes, quand ses deux grosses ailes le portent près du ciel. L’homme à la plume agile car ...