Bouquiner son plaisir
Datte: 13/07/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Grimsley, Source: Hds
Caroline s'écrase sur le lit de son hôtel, complètement épuisée. Ce voyage à Paris pour une conférence de quatre jours n’aura été qu’une succession de rencontres décevantes, de pitchs qui n'aboutissent à rien, et de propos vide de sens. Elle anticipait avec plaisir cette escale en France, la nourriture, le vin et les rencontre avec les gens de la place. À la veille de son retour à Montréal, ses propositions d'affaires ont été constamment mise de côté par des hommes qui semblaient plus intéresser à faire la conversation à ses jolis yeux verts que de reconnaître son expertise et ses idées. Elle espérait qu'à l'aube de la quarantaine, ses partenaires d'affaire cesseraient de la discréditer pour ses courbes, mais c'est en vain. Draguez avec moi lors des soirées, des sorties, une fois le travail complété! Mais de grâce ne me réduisez pas à un joli minois lorsque j'essaie de travailler.
Frustrée par le manque de respect qu’elle a dû essuyer tout au long de la semaine, Caroline a décliné l’invitation à la soirée de fermeture de la conférence, qui devait se tenir dans la salle de réception de l’hôtel. Elle n'a plus du tout envie de voir ces gens. Un livre, un verre de vin, un petit cocon pour se trouver seul avec soi-même. C'est ce qu'il lui faut avant de rentrer à la maison. Or, elle a déjà tout lu les livres qu'elle avait apportée de Montréal. Elle enfile donc son long manteau pour combattre la fraîcheur de l'automne et se lance dans les rues de Paris, à la recherche d'un ...
... endroit où bouquiner.
Après une dizaine de minutes à parcourir les rues sinueuses de Paris, Caroline trouve enfin une boutique qui l'interpelle. À l'intérieur d'un vieil immeuble étroit se trouvait une mignonne librairie de livres usagés nommée "Le second regard". Caroline y jète un coup d’œil par la fenêtre. Avec son vieux fini de bois, ses étagères dédaliques et ses livres empilées jusqu'au plafond, ce magasin aurait fait rager n'importe quel bibliothécaire. Par contre, les lieux projettent un ethos de voûte au trésor, dans lequel on aurait caché les bijoux de la reine en pleine vue, auprès de milliers de pacotilles. Intriguée, Caroline pousse la porte pour y mettre les pieds, faisant sonner une clochette.
Un homme installé au comptoir est profondément occupé à lire un livre, duquel il ne lève qu’un seul doigt pour acquiescer l'arrivée d'une nouvelle cliente. Pausant sur le seuil pour apprécier les environs, Caroline regarde longtemps les étagères chargées, se demandant par où commencer sa quête. Il semble n'y avoir pas le moindre système de classement, aucune piste à suivre arriver à sa destination. Trouver un livre spécifique ici serait aussi fortuné que de mettre la main sur la lampe d’Aladin. Espérant pouvoir être dirigé par celui-ci, Caroline tourna son attention vers l'homme au comptoir. Ses traits concentrés découpent un visage aimable, plutôt mignon. Ses sourcils fournis orne ses yeux bleus clair sous son front proéminent alors qu’il fixe son bouquin avec ...