Infidélité loyale
Datte: 22/06/2021,
Catégories:
f,
fh,
hagé,
cérébral,
revede,
Masturbation
exercice,
sf,
fantastiqu,
fantastiq,
couple,
Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe
La collection « Antilogies » regroupe des textes courts (entre 1500 et 7500 signes) proposés par un panel d’auteurs recomposé en fonction du sujet « antilogique » mis en ligne sur le forum Revebebe durant le mois en cours – tout membre peut soumettre son ou ses sujets d’antilogies.
Tous les lecteurs peuvent avoir accès au forum pour participer ! : Concours et jeux d’écritures ;Antilogies et autres jeux (ré)créatifs – les textes ouAntilogies – les discussions.
Nina n’avait plus l’habitude de monter autant d’étages à pied. Son dernier client habitait un immeuble historique du Old-Paris, dans un quartier naguère baptisé « 18ème arrondissement ». Les alignements étroits de marches n’en finissaient pas, filant dans une cage d’escalier trop étroite pour y loger ne serait-ce qu’un propulseur individuel. Heureusement, elle atteignit le cinquième palier avant que le confinement ne déclenchât un stress trop vif.
Trois portes en bois véritable s’alignaient le long d’un petit couloir richement décoré de tentures systériennes. Nina se présenta à la plus éloignée, l’informant de l’objet de sa visite, avant de se rendre compte que le battant n’était pas équipé pour lui répondre. Avec agacement, elle toqua à la porte qui ne tarda pas à s’ouvrir. Dans l’entrebâillement, une synthétique brune et élancée, à la poitrine avenante et aux très beaux yeux verts, la fixait d’un air interrogateur.
— Nina Von Tarpp, socio-enquêtrice. J’ai rendez-vous avec Erik Müller.
— Il vous attend. ...
... Veuillez me suivre, s’il vous plaît.
La brune se détourna pour la mener au salon, dévoilant à Nina son fessier dénudé par une découpe ovale dans la jupe de simili cuir. Les murs de l’entrée étaient couverts de cadres holographiques, représentant des scènes sexuelles où la poupée qui la devançait tenait une place prépondérante, parfois dans des positions scabreuses.
Assis dans un canapé, un quinquagénaire grisonnant l’attendait un verre à la main : le maître des lieux. Il figurait également sur les photos de l’entrée, où toutefois il paraissait nettement moins âgé. Invitée à s’asseoir, Nina refusa poliment un verre de piquant – non qu’elle fût contre l’usage des drogues aphrodisiaques, mais elle n’aimait pas avoir le cerveau obscurci durant le service…
Elle se présenta, rappela le but de sa visite et commença l’entretien. Pendant ce temps, la créature avait nonchalamment posé une fesse sur l’accoudoir de son maître et la fixait de ses iris émeraude à l’intensité troublante.
— Vous possédez ce synthétus depuis longtemps ?
— Je ne considère pas Virginie comme un simple objet que l’on « possède »… Le jour même où une loi sur le mariage homosynthétique le permettra, elle deviendra ma femme. Et pour vous répondre, cela fait déjà dix-sept ans que j’ai le bonheur de la connaître, toujours aussi rayonnante qu’au premier jour.
Nina n’exprima aucune émotion. Les déviances de ce genre devenaient peu à peu la norme.
— Dans quelles conditions avez-vous décidé de l’acquérir ...