1. Un goût fumeux


    Datte: 17/06/2021, Catégories: fh, extracon, copains, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe

    ... chaîne, je remontai sur mon dangereux perchoir. Encore pleine d’appréhension, j’exigeais de descendre à chaque passage que j’estimais dangereux pour effectuer une partie du trajet à pied. Ainsi, à un rythme de tortue, nous atteignîmes la digue longeant le fleuve. L’air y était plus frais qu’en ville et l’absence de voitures me tranquillisa. Je faisais la conversation, toujours agrippée à lui.
    
    Le bruit des moteurs laissaient place aux gazouillis d’oiseaux entrecoupés d’étranges cliquetis chaque fois que mon postérieur appuyait fortuitement sur l’un ou l’autre des leviers de vitesses.
    
    — Désolée pour mes cheveux dans ta figure, dis-je.
    — Bof, ils s’enroulent autour de mon oreille, c’est rigolo.
    
    Je sentais sa respiration dans ma nuque. Tu m’étonnes qu’il soit essoufflé avec une passagère qui fait son poids. Je me demandais intérieurement si sa chérie serait jalouse qu’une fille chevauche ainsi son bolide.
    
    Nous arrivâmes à la jonction de nos quartiers voisins. En toute logique, j’aurais dû passer le pont et regagner mes pénates. Seulement, j’avais encore envie de bavarder, alors je proposai de le raccompagner jusqu’à chez lui. Une fois en bas de son immeuble, j’aurais dû rebrousser chemin. À cet instant, Polo m’invita à monter boire un verre.
    
    De son appartement, au dernier étage d’un immeuble ancien, s’étendait une vue imprenable sur les toits de la ville. Au dehors, de lourds rouleaux de nuages gris et noirs avaient recouvert le ciel et des gouttes commençaient à ...
    ... tomber.
    
    — As-tu déjà fumé ? demanda-t-il.
    — Jamais, répondis-je ; ça coûte cher au porte-monnaie et à la santé. Et j’ai donné ma promesse de ne jamais commencer.
    — Ça te dirait de goûter un cigare ? En provenance directe de Cuba.
    
    Hésitation. C’était bien la première fois qu’on me faisait une telle proposition. Me virent à l’esprit d’anciens profs charismatiques fumant le cigare ou la pipe au milieu des élèves. On pouvait les suivre à la trace tellement l’odeur était caractéristique et tenace. Sans rien y connaître, il me semble qu’à bientôt trente ans de vie très sage, je peux me permettre une petite folie… Fin de l’hésitation.
    
    Je m’installai sur la terrasse, heureusement pourvue d’une sorte d’alcôve de bois permettant d’étendre le linge par tous les temps et éventuellement d’admirer la pluie sans se faire tremper. Un imposant fauteuil de cuir noir dans l’angle me tendait les bras. Un chat et une tasse de thé, et ça serait parfait. Polo revint avec de quoi couper et allumer le cigare et prit place à côté de moi.
    
    De grosses volutes de fumée s’élevèrent dans l’air. Je n’avais même pas eu le temps de voir les gestes de son opération. Rapide, le gars ! Le bout qui se consumait était rouge vif. Il aspirait goulûment et avait l’air d’aimer ça. Puis il me tendit la chose en m’avertissant :
    
    — Ne tire pas trop et n’avale pas, sinon tu vas vomir tes tripes.
    — D’accord.
    
    Je pris le rouleau entre mes doigts et l’observai attentivement. Ce truc était vraiment gros et ...