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Sans mâle et sans tabou (3)
Datte: 15/06/2021, Catégories: ff, volupté, fsoumise, chantage, mélo, Auteur: Nicky gloria, Source: Revebebe
... raisonnable… Elle n’était plus adolescente, ne pouvait plus tomber follement amoureuse et tout plaquer sur un simple coup de tête, elle avait des responsabilités et devait les assumer. Cette passion serait une parenthèse heureuse dans sa vie, un interdit qu’elle avait pleinement vécu, dans la joie et l’insouciance, et elle en garderait toujours de bons souvenirs. Plus tard, elle évoquerait avec tendresse ces jours heureux, se rappellerait chaque minute partagée, se souviendrait du chalet, du paysage, et y retournerait même, une sorte de pèlerinage qu’elle effectuerait avec nostalgie. Avec douleur. Avec des regrets… Michèle se secoue. Inutile de rester là à ruminer et à se torturer inutilement, sa décision était de toute façon prise. Elle sort du lit. Elle le fait sans préambule, au lieu de se blottir dans les bras de Fiona comme elle l’a fait jusqu’ici, chaque matin. Cette fois-ci, elle enfile directement son peignoir en satin. Fiona est allongée sur le lit, et la regarde passer sa tenue. Elle adore la voir s’habiller et, plus encore, se déshabiller, un spectacle dont elle ne pourra jamais se lasser. Elle se dit brusquement que c’est peut-être la dernière fois et, à cette douloureuse idée, les larmes lui montent aux yeux. Elle est consciente que Michèle lui échappe. Elle repense avec nostalgie à la nuit d’avant, où elle s’était lancée dans une imitation de Michèle en train de se dévêtir, avec la même grâce, les mêmes gestes précieux, et Michèle en avait ri à en avoir ...
... mal au ventre. Mais l’instant n’est plus à la joie, mais déjà à la tristesse, à l’appréhension du lendemain. Michèle sort sur la terrasse. Elle s’y trouve à peine qu’un aigle passe au-dessus de sa tête et, s’offrant en spectacle, plane au ralenti devant ses yeux ébahis. — Quelle grâce ! murmure-t-elle. Elle le suit des yeux, hypnotisée par sa majesté. Fiona la rejoint, suit son regard. — En voilà un qui est heureux. Libre comme le vent. Comme moi. Comme nous. Les deux femmes restent côte à côte pendant un long moment, absorbées dans leur contemplation. Puis l’aigle disparaît, tournoyant et plongeant derrière les cimes des arbres. Cela laisse un grand vide, elles ne disent toujours rien, figées dans un silence aussi profond que celui qui règne dans la vaste forêt. Michèle frissonne, car un froid soudain monte du vallon. Fiona se penche et ramène sur les épaules de son amie la couverture dans laquelle elle s’était enroulée pour sortir. Elle est si bien, dans ce lieu magique, avec la femme qu’elle aime. Elle reste silencieuse, pénétrée de la sensation unique d’être deux, complices et unies dans une harmonie parfaite. Une crainte furtive, par instants, fait trembler Michèle, car elle la sent toujours déroutée, indécise. Alors, elle la serre plus fort contre elle, lui transmettant sa force, son amour. C’est avec émotion qu’elle lui dit : — Michèle, je sais que tu te poses des questions. Écoute seulement ton cœur. Tu peux choisir la sécurité, et retrouver alors ton ...