1. Je pense souvent à mon ex, Anne


    Datte: 13/06/2021, Catégories: fh, hotel, amour, Masturbation fdanus, fsodo, théatre, exercice, amiamour, regrets, Auteur: Shiva__ & Café-clope, Source: Revebebe

    ... Comme te prêter mon briquet quand tu as oublié le tien, avant que tu ne le fasses pour moi en retour. Combien de fois l’avons-nous fait ?
    
    Paul : Un nombre incalculable de fois. Mais ce n’est que du tabagisme. Le sexe est un peu plus important, impliquant.
    
    Claire : Pour toi, peut-être. Mais pas forcément pour tout le monde, le sexe, pour moi, n’est rien d’autre que le sexe. Crois-tu que je suis tombée amoureuse de tous les hommes avec qui j’ai couché ?
    
    Paul : Bien sûr que non. Mais nous, ça fait combien ? Trois ans ?
    
    Claire : C’est ça. Trois ans de liaison torride. Enfin, pour moi. Et puis quoi ? Ne me dis pas que j’étais la seule… Je commence à croire que je me suis trompée sur ton compte.
    
    Paul : Trompée ? Comment ?
    
    Claire : Je pensais que tu prendrais les choses avec la même légèreté que moi. J’en avais sincèrement l’impression, tu sais. Tu semblais si sûr de toi, si décomplexé. C’est aussi pour ça que je me suis toujours sentie si bien dans tes bras : rien ne semblait grave, dramatique.
    
    Paul : Bien sûr. C’est aussi ça, la séduction : une mascarade dont personne n’est dupe. Je croyais que tu m’avais démasqué dès le début.
    
    Claire : À d’autres. Nos premiers instants n’ont été que le reflet de l’alchimie de nos désirs mutuels, et tu le sais parfaitement. Ne réécris pas l’Histoire.
    
    Paul : …
    
    Claire : Tu te rappelles, cet hôtel à Vendôme ? Nous ne sortions que pour manger un morceau et reprendre des forces pendant que la dame de ménage s’occupait de ...
    ... la chambre. Est-ce ça, pour toi, l’amour ?
    
    Paul : C’est un début.
    
    Claire : Ou une fin. Comme ces films, ayant parfois cinq, six suites. Aucune d’elles ne vaut l’original, aucune ne se justifie. Pire, en rallongeant la sauce, elles affadissent le premier, le seul qui aurait dû exister. En toute amitié, tu es un amant adorable, mais je ne suis pas amoureuse de l’homme que tu es ; inconnu pour moi et qu’il m’importe peu de connaître autrement. C’est si pathétique.
    
    Paul : Pourtant, je t’…
    
    Claire(l’interrompant) : Je sais ce que tu vas dire. Abstiens-toi, s’il te plaît. D’abord pour toi. C’est naturel, de confondre. À tout le moins à un certain âge. J’ai fait les mêmes erreurs, et pleuré des océans, il fut un temps. Mais c’est aimer un fantasme. Rien d’autre. Comment peux-tu prétendre m’aimer ? Tu me connais si peu…
    
    Paul : Je connais pourtant chaque centimètre carré de ta peau…
    
    Claire : Et alors ? De toi, je peux dire la même chose. À force de corps à corps, je connais chaque nuance de goût et d’odeur de toute ta personne. Mais je ne t’ai jamais vu téléphoner à ta mère, tu ne m’as jamais vue pleurer. Je n’ai jamais rencontré ton meilleur ami, et tu ignores jusqu’au nom du mien. Tu aimes cette inconnue ? Qu’as-tu bien pu inventer, pour en tomber amoureux ?
    
    Paul : Inventer ? Non, ce n’est pas ça…
    
    Claire : Pourtant, je t’assure que si. Tu inventes, tu brodes. Tu te mens. Je reste persuadée qu’au fond de toi, tu sais ce qu’il en est entre nous.
    
    Paul : Facile ...
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