1. Résonance primitive - 3


    Datte: 05/06/2021, Catégories: ffh, campagne, Voyeur / Exhib / Nudisme Oral init, confession, Humour Auteur: Lokz, Source: Revebebe

    ... sûr, avec les attentats, c’est qu’ils empêchent mes interlocuteurs de compter le nombre de mois qui nous sépare du 13 novembre parce qu’ils bloquent sur l’événement, et du coup, m’oublient un peu.
    
    — Trois mois quand même ! T’as une vie d’étudiant en fait.
    
    C’était sans compter Manon, évidemment.
    
    — Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qu’ils cherchent en faisant ça ?
    
    C’est Aline qui pose la question. C’est tellement rare de l’entendre s’exprimer sur un sujet d’actualité, que nous sommes tous surpris, et restons quelques secondes, silencieux, tous en cœur. Du coup, je regrette d’avoir évoqué les attentats comme contre-mesure. Aborder ce sujet n’est jamais une sinécure, tellement l’intelligence semble volatile sous l’effet d’émotions disproportionnées et souvent suspectes. Le sang coule chez nous, et tout le monde s’étonne, ne comprend pas, ou peu. Je vois les gens se comporter comme des enfants, et afficher des images, comme pour conjurer le sort, et croire qu’une autre réalité est possible en priant. Autant dire que c’est pas gagné. Et puis, « Nous sommes en guerre » scande notre Premier ministre. Quelle clairvoyance ! La question est plutôt : quand ne l’avons-nous pas été ?
    
    Généralement, dans ce genre de débat, je préfère fermer ma gueule pour ne pas envenimer les choses. Ça plombe l’ambiance et ne va jamais très loin. Les méchants sont vraiment méchants, et les gentils, forcément innocents. Et puis la religion sur le tapis, le Moyen-âge, la barbarie des ...
    ... autres. Les autres ! On a du mal à comprendre que ce ne sont pas les autres qui nous frappent. La fascination de la mort, comme ils disent, n’est pas un produit d’importation. Notre histoire avec un grand H, devrait nous le rappeler.
    
    Généralement, c’est là que j’ouvre ma gueule, et que je rappelle qu’ils ont beau se fantasmer Arabes et musulmans jusqu’aux dents, ils sont, malgré tout, une pure production de notre terroir socio-machin-chose. Sûr que ça plaît pas à tout le monde, mais c’est ça la question la plus importante il me semble : qu’est-ce qui, dans notre façon de vivre, a pu générer une telle folie ?
    
    Faut que je me calme. Je ne suis pas là pour une soirée politique, et mes hôtes non plus. Pendant que j’errai dans mon cerveau porté par le THC, la vie sociale s’est poursuivie dans le salon.
    
    — Qu’est-ce que tu fais pour les vacances ?
    
    C’est comme un coup de défibrillateur de la part de Damien, et j’ai une sale chanson dans la tête. Il reste suspendu, ainsi qu’Aline, en attente de ma réponse, et j’entends presque Manon retenir son souffle. Si j’ai entendu les mots de sa phrase, le sens est à la traîne.
    
    — Les vacances ? C’est quoi ça ? La jointure est faite.
    — C’est ton mode de vie, la moitié de l’année, balance Manon, ce qui fait rire ses parents.
    — Les vacances ? C’est quand t’es sûr de retrouver ton job à la fin, ma réplique est sèche.
    — Cet été, reprend Damien, on compte aller à la mer, on n’a pas encore décidé où. Mais si t’es dispo et si ça te branche ...
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