1. Fées d'hiver


    Datte: 01/06/2021, Catégories: fh, extracon, inconnu, médical, vacances, Collègues / Travail échange, attache, conte, Humour Auteur: OlivierK, Source: Revebebe

    Filles et garçons montent joyeux dans les petits oeufs de couleur que des câbles hissent au sommet des pistes. À l’arrivée, un ogre casse les oeufs.
    
    En rajustant mes vêtements, je pense à cette histoire que j’ai vaguement eu envie d’écrire, quelques jours plus tôt. Mais je m’en étais abstenu, n’ayant pas oublié ce m’avait dit le sénateur maire.
    
    — Je t’embauche pour la saison parce que je connais bien ton grand-père. Tu seras responsable de ma communication et de l’office de tourisme. Mais tu feras attention, n’est-ce pas ? Tu m’as bien compris ?
    — Monsieur le Ministre, je saurai me montrer digne de votre confiance.
    
    Je n’étais obséquieux qu’en apparence. Il ne s’y est pas trompé, car il a hoché la tête. Il me trouvait farfelu, je le sais bien. Il préside la communauté de communes et trois ou quatre autres organismes. Il aime qu’on lui donne du Monsieur le ministre, car il a été Secrétaire d’Etat aux horodateurs rebelles, ou aux cadrans solaires primesautiers, tout le monde a oublié.
    
    Il a neigé pendant la nuit. De la poudreuse, ont dit les journalistes à la radio. Les ignares ! De la neige, tout simplement, aux lourds flocons. Le vent s’est levé pendant que les dameuses préparaient les pistes. J’ai pensé qu’une nouvelle bonne journée commençait pour moi, et se passerait agréablement dans les locaux douillets de l’Office de tourisme.
    
    Car elles m’ont été livrées en pâture, ces belles jeunes filles, elles aussi saisonnières, ces gentilles fées qui viennent à ...
    ... tour de rôle se pencher sur mon bureau. Que leurs seins sont beaux, sous leurs corsages roses ! Je suis un coq en pâte, et elles ne rechignent jamais à mettre la main à la pâte, la main et les lèvres. Ensuite elles se dévêtent très vite, se plient sans se rompre, les seins sur mes papiers. Que leurs fesses sont belles ! Qu’il est bon de s’immiscer dans la douce moiteur de leurs chattes hospitalières !
    
    Sophie est encore à genoux quand tinte le téléphone. Le type qui le premier a qualifié de palais l’intérieur d’une bouche était un fieffé connaisseur ! Quand même, pour que les copines nous dérangent dans un moment pareil, ça doit être grave. Ça l’est. La voix d’Alicia est moins douce que d’ordinaire.
    
    — Une cabine vient de s’écraser à mi-pente de la piste noire des Choucas Papivores.
    
    Faute de mieux, c’est mon blouson que j’enfile, et je demande à Catherine de me conduire sur sa moto le plus près possible du lieu du drame. Je chevauche ensuite la croupe d’un scooter des neiges afin de parvenir à destination. Chemin faisant, le pisteur hurle que le bidule, là-haut, est en panne depuis une bonne demi-heure, qu’il y a du vent, mais que tout va bien. Il s’aperçoit vite qu’il se trompe. Une cabine, un peu cabossée, carabossée même, car il existe aussi de méchantes fées, gît dans la neige. Il y a moins d’un quart d’heure, elle était accrochée, mal sans aucun doute, une bonne centaine de mètres plus haut. Quelques skieurs regardent de loin, sans oser trop s’approcher. Eric, un ...
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