Une étrange invitation - Histoires de Sexe

Une étrange invitation

... aussi, Lucien, que nous ne pouvions pas fêter l’union de ces deux enfants autrement que par le mariage de notre fille unique. Mon épouse y tenait plus que tout. Et puis Stéphane peut prendre la direction de mon entreprise du dépôt. Mes trente salariés l’apprécient déjà et je pense, moi aussi, à la retraite.

La pensée que je suis ici pour prendre les photos de la nuit de noce de la fille de ce vieil ami, Gamonais, qui est là devant moi, m’effraie tout à coup. S’il savait la vraie raison de ma présence au mariage ! Je pense qu’il serait plus que surpris et il me prendrait pour un vieux satyre. Ma gêne s’accentue encore quand Madame Gamonais, son épouse, vient me saluer et m’embrasser. Je me dis que sa fille n’a pas dû lui dévoiler son intention d’avoir un film érotique de sa nuit de noce. Cette femme me semble si distinguée, si précieuse, que je devine l’aspect effaré de son visage si elle soupçonnait la vérité.

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Muni de mon fidèle Leica qui ne me quitte jamais, j’ai fait un reportage en règle à la mairie, et à l’église, comme il se doit. Estelle m’a conquis par son sourire, sa beauté, son intelligence. Quand elle voit l’objectif qui recherche le champ de son image, elle m’offre des poses intelligentes qui mettent en valeur la jolie silhouette toute blanche d’une belle mariée.

Une dame élégante, la cinquantaine, indique aux mariés avec discrétion les poses qu’ils doivent prendre. Ce qui me facilite le travail des prises. La précision de l’ajustement des ...

... vêtements et des poses me font deviner une professionnelle.

Les traits de son visage régulier discrètement maquillé, ne me sont pas inconnus. Je cherche dans mes souvenirs. Qui peut être cette personne qui me regarde parfois avec une telle attention et une telle insistance ?

Au fond de moi-même. Je me dis qu’elle ne me déplaît pas. Son regard insistant commence à me fasciner Dommage que je ne puisse pas en faire ma cavalière pour ce jour de noce ! Comme elle semble se prêter d’elle-même à me rendre ce service d’assistance aux prises de vue, j’espère bien faire plus ample connaissance lors du repas ou de la soirée.

Je termine les photos officielles. Nous arrivons au restaurant. Madame Gamonais, maman de la mariée, me fait l’honneur de m’inviter à prendre place à leur table. Elle me présente à ma voisine :

— Tante Juliette, je vous présente Lucien, le photographe. C’est l’oncle de Stéphane, votre cavalier d’un jour.

Je constate, surpris, que Juliette se trouve précisément être cette dame élégante qui me prête assistance dans les prises de vue. Aurait-on deviné mes désirs ? Je suis surpris d’entendre ma voisine, pas gênée le moins du monde, m’adresser la parole en souriant :

— Cher cavalier, me dit-elle sur un ton proche de la plaisanterie, comme si elle me connaissait depuis très longtemps, vous ne semblez pas vous souvenir de moi.

Je lui montre un visage étonné et surpris.

— Cherchez bien du côté de Roanne, par exemple.

Comme un éclair des images ...