Les Héritières (1) - Histoires de Sexe

Les Héritières (1)

... laissaient un goût d’inachevé.

– Pas avant Noël, sauf si tu veux m’y accompagner un week-end prolongé. Mais il faudra attendre pour profiter de la plage, à Pentecôte par exemple.

L’accent québécois prononcé dans la bouche d’une fille à la beauté méditerranéenne typique rendait Carla irrésistible.

– Chiche ! s’emballa Juliette déterminée à saisir l’occasion. Tu sais, j’aime aussi les balades sur la plage hors saison. On peut voir ça à la Toussaint.

La discussion menaçait de tourner en boucle, les centres d’intérêt communs ne manquaient pourtant pas, peut-être les jeunes femmes avaient-elles déjà trop parlé.

Carla se pencha sans hâte jusqu’à acculer sa proie au vieux frêne, la rugosité de l’écorce empêcha sans doute celle-ci de se fondre dans le tronc imposant. Elle effleura du bout des lèvres la bouche tremblante de Juliette avec une délicatesse exagérée pour ne pas l’effaroucher, comme elle aurait saisit une fleur fragile qui ne s’attendait pas à être cueillie.

L’air se chargeait d’une tension palpable. Sappho dans l’ombre du kiosque recouvert de roses grimpantes attendit la suite sans impatience, son instinct ne l’avait pas trompée. La blonde en attente, la brune en mouvement, ces nouvelles disciples s’apprivoisaient mutuellement par des postures opposées mais complémentaires. L’observation en guise de préliminaires pouvait s’éterniser, la voyeuse en doutait pourtant.

L’instant se passait de mots. Carla sans en demander la permission dégrafa le bouton ...

... du jean de sa conquête dont le ventre se propulsa instinctivement vers l’avant pour faciliter le geste. Le crissement de la braguette couvrit le pépiement des oiseaux dans le verger, au point que les jeunes femmes au bord de la panique cherchèrent dans toutes les directions un témoin attiré par le bruit intempestif.

Sappho invisible sur son perchoir improvisé se régala de surprendre la culpabilité des demoiselles dont le jeu restait bien innocent. La brune se contentait de caresser du dos de la main la peau nue entre le tee-shirt et la culotte blanche dévoilée par l’ouverture du jean, un toucher évanescent en préambule à l’audace.

Les grands yeux bleus brillants d’impatience, Juliette peinait à rester stoïque. Enfin Clara poussa son avantage jusqu’à sentir sous ses doigts la toison fine, presqu’un duvet d’une blondeur lumineuse contemplé ce matin dans la salle de bain. Devinant l’abandon dans le soupir de sa victime consentante, elle grignota de ses ongles courts, centimètre par centimètre, la distance qui la séparait du trésor à atteindre.

Juliette se mordit la lèvre inférieure quand la main de sa compagne affirma une autorité quasi-naturelle sur sa conque. La délicieuse sensation se propagea à la vitesse d’un feu de forêt attisé par le vent du désir. Un doigt lissa sa fente de bas en haut afin d’y dénicher le clitoris sensible, déjà, tandis qu’un autre investit la grotte moelleuse. Il n’y aurait pas de fioritures, elle s’en moquait.

Carla ne s’étonna même pas de ...