1. La vie reprend : Ennemis jusqu'où ?


    Datte: 18/05/2021, Catégories: fh, jeunes, dispute, init, historique, historiqu, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... prend. Penauds, ils rentrent tous deux. Ils se font sermonner, ce n’est pas dieu possible d’être aussi bêtes et de se mettre dans des états pareils. Chacun va vers son coin pour se dévêtir. On leur donne une couverture avec laquelle ils s’enveloppent et ils sont expédiés au coin de la cheminée pour se réchauffer, avec le commandement de se tenir tranquilles, qu’ils ont assez fait de bêtises comme ça.
    
    Assis l’un à côté de l’autre, ils restent un moment sans parler. Claude rompt le silence :
    
    — On devait avoir l’air malin tous les deux dans le bassin.
    
    Dominique glousse et ajoute :
    
    — Pas seulement dans le bassin en sortant aussi. Trempés, les cheveux dégoulinants pendants misérablement, emmêlés d’herbes aquatiques. Il n’y a pas à dire, nous devions avoir fière allure.
    
    La conversation se poursuit à mi-voix, entrecoupée de rires quand ils parlent des tours pendables qu’ils se sont faits. Ils ne voient pas le temps passer et s’aperçoivent qu’ils ont des goûts en commun et que sans leur appartenance à des clans opposés, ils auraient pu être amis. Ils le deviennent effectivement. Tous sont surpris du changement chez ces deux-là. Eux qui étaient comme chien et chat, passent le plus clair de leur temps ensemble. Un jour Claude remarque que quand ils rentreront à Dorbauxe, ils ne pourront plus se voir. Dominique, qui n’y avait pas songé, dit :
    
    — Oh non ! Ce n’est pas possible.
    — Nos familles n’accepteront jamais que l’on se fréquente.
    — Ils n’ont pas le droit. Tu ...
    ... es mon ami.
    — Tu l’es aussi, mais ça leur sera égal. Quand j’y pense j’ai envie de pleurer.
    — Il y a sûrement quelque chose à faire. Il faut se sauver.
    — Pour aller où ? Ici, nous serions vite repris, avec notre accent c’est trop facile de nous repérer. De retour chez nous, nos parents remueront ciel et terre pour nous retrouver et comment vivrons-nous ?
    
    Ils se taisent un long moment. Dominique rompt le silence en annonçant :
    
    — J’ai une idée !
    — Laquelle ?
    — Eh bien, si j’ai un enfant de toi, ils ne pourront plus nous séparer. Ils seront bien forcés de nous marier.
    
    Claude regarde son amie, muet d’étonnement. Devant son silence, elle insiste :
    
    — Alors qu’en penses-tu ?
    
    Il bredouille, mais rien d’intelligible ne sort.
    
    — Je ne te plais pas, dit-elle d’une voix tremblante.
    
    Les mots ne parvenant toujours pas à sortir, il l’attire et l’embrasse. Elle se serre contre lui et répond à son baiser. Quand enfin le souffle court leurs lèvres se séparent, Claude murmure :
    
    — Oh si, tu me plais. Tu es la plus merveilleuse fille que je connaisse. Je te détestais parce que tu étais une Lepucat et que dans ma famille on nous apprend que ce sont démons, même s’ils sont comme toi ravissants. Cette certitude a été ébranlée quand je t’ai vue rire en sortant du bassin et quand nous avons parlé ensemble près du feu, je me suis rendu compte que tu n’étais pas la diablesse annoncée. Dès ce moment, tu m’as beaucoup plu et chaque jour tu me plais davantage. Ton idée va faire ...
«1234...7»