1. Jeune fille à 44 ans


    Datte: 17/05/2021, Catégories: amour, init, mélo, Auteur: Véronyk, Source: Revebebe

    Autre versant de l’histoire 10756 Véronique
    
    Nous sommes jeunes à n’importe quel âge, me diriez-vous ; c’est vrai mais pour moi, ma vie a réellement commencé à 44 ans. Elle n’avait pas très bien commencé : une enfance pas très gaie entre différents pensionnats, rien que des jeunes filles car, en ce temps-là, les filles ne se mélangeaient surtout pas avec les garçons. De toute façon, nos vies se passaient entre les murs de l’établissement et chacune d’entre nous s’imaginait l’extérieur comme un paradis où on aurait pu faire ce qu’on voulait : être libre.
    
    En grandissant, beaucoup d’entre nous ont malheureusement déchanté. Grâce à la télévision par laquelle nous avions le droit de regarder les émissions de variétés, nous nous imaginions chanteuse, danseuse, tous ces métiers idylliques. Nous étions toutes amoureuses de Cloclo, de Mike Brant etc. L’enfance passa, puis l’adolescence, sans pour cela bien connaître la vie, la vraie, celle du dehors car, il faut bien le dire, on n’avait pas pris la peine de nous expliquer grand chose, tout ce que nous savions, nous l’avons appris grâce aux bouquins et aux filles qui avaient quitté le pensionnat et qui venaient nous voir de temps en temps. Puis vint le jour où ayant atteint l’âge de 17 ans, j’allais enfin pouvoir affronter cette vie si merveilleuse que je m’étais construite en rêve. J’allais enfin vivre !
    
    Enfin !
    
    J’ai été placée dans un foyer de jeunes travailleuses et là, il faut bien l’avouer, nous étions quand même ...
    ... plus libres ; nous avions des permissions de sortie et nous en profitions pour aller dans les discothèques ! Ah, ces fameuses boites de nuit ! Le samedi soir, nous nous préparions avec soin. Surtout, il fallait être belle, des fois que nous aurions rencontré notre prince charmant !
    
    Les garçons, parlons-en : ces êtres dont, soi-disant, il faut se méfier… Je revois "Mademoiselle", la directrice de notre pensionnat, debout, très droite et très sérieuse devant nous, alignées en rangs d’oignon, afin de nous expliquer qu’il fallait se méfier d’eux car ils avaient tous la parole et le compliment faciles, mais qu’en réalité ils voulaient nous attirer dans leur lit et rien d’autre ! Et si nous nous retrouvions enceintes, nous serions des filles perdues à tout jamais car le garçon en question aurait déjà pris ses jambes à son cou depuis longtemps ! A y réfléchir, je crois que c’est pour ça qu’on l’appelait toujours "Mademoiselle"…
    
    Malheureusement, certaines se sont laissées prendre aux beaux compliments et elles l’ont regretté.
    
    Quand on entrait dans la boite de nuit, nous ne manquions pas de partenaire pour danser et même plus. À les écouter, nous étions toutes belles et après quelques danses, on nous offrait une boisson, et ensuite les petits bisous puis les caresses plus osées. Après tout, certaines fois, ça marche… Personnellement avec moi, ça n’a pas marché, j’avais plein de choses à connaître avant le sexe et souvent, aussi, les paroles de "Mademoiselle" me revenaient aux ...
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