Sophia d'Antipolis
Datte: 13/05/2021,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
amour,
revede,
Oral
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... Et puis merde !
Et elle quitte la pièce.
Voilà ma vie à Nice avec Sophia : une série d’accrochages, au départ, miniatures qui prennent souvent des proportions dantesques ! Parfois, je me dis que je serais plus tranquille à l’hôtel, mais voilà, l’hôtel, c’est cher, même si ce n’est pas moi qui paye. Ils sont près de leurs sous chez nous, pardon, à la boîte ! Bon, il est vrai que j’ai demandé un petit supplément salarial pas piqué des vers, la contrepartie étant l’hébergement chez ma tendre et délicate commerciale. Une façon comme une autre d’équilibrer le budget.
Mais de temps à autre, j’entends une voix féminine, celle de Sophia clamer :
— Mais pourquoi j’ai ce type dans les pattes ?
— Mais quel primate, mais quel primate ! Faut descendre de son arbre !
— Mais fermez-là ! Bouclez-là ! Si c’est pour entendre des trucs pareils, économisez votre salive et vos trois neurones pour cette saloperie de programme !
— Ça me coûtera ce que ça me coûtera mais je vais vous le payer, moi, votre fichu hôtel !
Et bien d’autres… Ça met un peu d’animation dans ma vie niçoise, entre lignes de code.
— Au fait, Môssieu le codeur veut manger quoi ce soir ?
— Un petit truc au maroilles avec des chicons, pardon, des endives braisées, ça irait ?
— Mais arrêtez avec ces conneries ! On n’est pas dans un film ! On est dans la vraie vie, à Nice, Côte d’Azur, en bord de mer !
— Ok, alors moules-frites !
— Oh et puis merde ! Je me demande pourquoi je cherche à discuter avec vous ! ...
... ? Vous allez fatalement me répondre une grosse connerie dont vous serez content ! Je me demande franchement pourquoi je m’esquinte ! Maintenant, j’ai compris pourquoi vous êtes célibataire ! Mis à part la directrice d’un zoo ou d’un cirque, aucune femme sensée ne peut vouloir de vous !
— Il est quelle heure ?
Un torchon en main, son poing sur sa hanche, elle soupire :
— Bientôt dix-neuf heures, pourquoi ?
— On peut aller manger dehors.
— Si tôt ? Ah oui, j’oubliais que, là-haut, vous faites comme les poules, vous mangez tôt !
— Les poules se couchent tôt, moi, je ne dors jamais avant minuit, une heure du mat’
— Alors pourquoi manger si tôt ?
— Mon estomac réclame.
Elle soupire à nouveau, les bras ballants :
— C’est une raison qui se tient.
— Bon, j’attends une heure pour faire la moyenne avec votre heure et on mange dehors, c’est moi qui invite !
— Oh quelle générosité ! Et pourquoi cette… générosité ?
— Vous ne trouvez plus vos mots ?
— Excusez-moi, c’est la première fois que vous daignez m’inviter !
— Le programme avance bien, je vais plus vite que prévu. Je puis me le permettre.
— Le programme avance bien ? Vous voulez dire que vous en voyez le bout ? Vraiment ?
— Oui, ça va même plus vite que prévu ! Satisfaite ?
Elle s’approche de moi, très dubitative :
— Vous dites pour me faire plaisir ? Ou pour me faire bisquer ensuite ?
— Non : pour me faire plaisir…
— Euh, je ne comprends pas bien ?
— Laissez tomber. À vingt heures tapantes, je vous ...