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Révélations
Datte: 10/05/2021, Catégories: voisins, handicap, bizarre, laid(e)s, revede, nonéro, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
Résumé partiel des épisodes précédents : La vie du comptable revient à peu près à la normale. En apparence seulement, car son destin semble à nouveau le rattraper… Un soir, il reçoit un coup de fil du service des urgences. On lui apprend que quelqu’un vient de tenter de trucider Lucien Gatimel, en lui tranchant la gorge. Le vagabond, qui a échappé de peu à la mort, se jure de retrouver le responsable de sa déchéance. Pichon accepte de l’aider, à condition qu’il entreprenne en premier lieu un sevrage éthylique. À sa sortie d’hôpital, il accueille chez lui le poivrot en rémittence. Une altercation a aussitôt lieu avec Maria Gonzales, la gardienne de l’immeuble. Eglantine arrive sur ces entrefaites, et rétablit un peu d’ordre. C’est alors que Gatimel éprouve la surprise de sa vie : il connaît la jolie blonde ! La mâchoire pendante et le moulin à paroles provisoirement débranché, Gatimel, visiblement en état de choc, fixait la belle Eglantine d’un œil flasque. Celle-ci ne pouvait ignorer l’état d’alcoolisation du cousin « en rémission », mais elle hésitait encore sur la conduite à tenir. En rire ou bien faire semblant de ne rien remarquer ? — Vous disiez donc me connaître ? lui répondit-elle, d’un ton aussi civil que détaché. — Heu, Lucien doit confondre, s’interposa Pichon. Son traitement… Ça ne lui réussit pas. Doit y avoir erreur de dosage. — Voui, que j’vous connais ! brailla derechef Gatimel, faisant sursauter ses interlocuteurs. — Eglantine travaille à ...
... l’hôpital, Lucien ! bredouilla le comptable, en lui faisant les gros yeux. T’as dû la croiser dans les couloirs, non ?! Peine perdue, l’hirsute, oublieux de toute prudence, n’avait cure des œillades incendiaires de son cousin présumé. — Rhoooo non ! C’tait bien avant qu’ma tronche file le train à celle de Depardieu ! — Qui est ce Depardieu ? Une relation à vous ? s’enquit la jeune femme. — Non, non… une vieille blague de famille, tenta Pichon. Je t’expliquerai plus tard. Gatimel sentit la moutarde gicler dans ses fosses nasales encombrées (mélange peu ragoûtant mais aux propriétés hautement détonantes). Il en avait plus qu’assez de ne pas pouvoir en placer une ! — Hé, dis ! Tu m’laisses jacter avec la dame ? rugit-il à l’intention du pauvre Pichon. — … — Allez-y, Lucien, expliquez-moi tout. Je suis curieuse de ce que vous avez à me dire ! tempéra Eglantine, en faisant signe au comptable de se tenir coit. Et, devant un Pichon atterré, Gatimel entreprit de conter à la jolie infirmière ses pérégrinations entre leurs mondes parallèles… Novembre 2001 – fin d’après-midi, une librairie de quartier dans le 19ème arrondissement.À l’intérieur, assis à une table pliante, Lucien Gatimel, petite barbiche noire et écharpe rouge entourant négligemment un cou chétif. Il a tout à fait le style de l’écrivain incompris. Derrière lui, sur un présentoir de carton, quelques exemplaires brochés de son dernier roman « Les lilas bleus » – imprimé à compte d’auteur (tirage ultra limité, ...