1. 0220 Adieu, mon Jérém (Saudade).


    Datte: 27/04/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... pouvoir arriver au bout de mes intentions. Quel gâchis ! Et quel numéro de guignol ! J’ai l’impression de me ridiculiser comme jamais à ses yeux. J’ai l’impression que je suis en train de gâcher nos adieux. Je ne sais pas comment je vais pouvoir le regarder dans les yeux après ça.
    
    Je m’enfonce à vitesse grand V dans ces réflexions destructrices lorsque je sens ses mains glisser sous mes aisselles, m’invitant à me remettre debout. Le bobrun me prend dans ses bras, me serre contre son torse chaud, il caresse ma nuque avec une douceur adorable.
    
    « Je… suis… dé… solé… » je marmonne entre deux sanglots.
    
    « Ca va aller, ça va aller ».
    
    « Je voulais te faire plaisir une dernière fois ».
    
    « C’est pas grave, on remettra ça plus tard » il me chuchote, avec une vibration de mâle dans sa voix qui a le pouvoir de m’apaiser.
    
    Le bobrun me câline longuement. Ses caresses et ses bisous ont une délicatesse, une pudeur, une douceur dans lesquelles je ressens la mélancolie qui est la sienne, une mélancolie qui ressemble à la mienne, même si elle se manifeste de façon moins explicite.
    
    Le contact avec son corps, l’étreinte de ses bras, ses caresses, ses bisous, son empreinte olfactive, la chaleur de sa peau : sa présence a le pouvoir de m’apaiser. Je voudrais que cette étreinte ne se termine jamais.
    
    Mais l’heure tourne hélas. Et à un moment j’entends le bobrun lâcher :
    
    « Il va falloir y aller ».
    
    Un instant plus tard, après un dernier bisou, notre étreinte se ...
    ... relâche.
    
    Je le regarde reboutonner sa braguette, non sans mal, vu la proéminence toujours remarquable de sa bosse. Je le regarde boucler sa ceinture. Ses gestes sont rapides, assurés, ils ont quelque chose de très viril. Je le regarde passer ses baskets rouges, passer une main dans ses cheveux pour les arranger.
    
    Sa façon de porter le t-shirt moulant est juste scandaleuse.
    
    Et alors que je m’attends à voir disparaître le coton blanc aveuglant sous un pull à capuche, je vois Jérém fouiller dans son sac de sport et passer le maillot de rugby que je lui ai offert. Cela me touche. Mais pas autant que son clin d’œil complice qui semble signifier : « comme je te l’ai dit une nuit sur l’oreiller, ce maillot représente quelque chose d’important à mes yeux. C’est un cadeau précieux parce que c’est toi qui me l’as offert ».
    
    Un instant plus tard, le bogoss complète sa tenue avec le pull capuche rouge avec des inscriptions blanches qu’il m’avait prêté la veille pour monter à Gavarnie. Le bas du t-shirt blanc dépasse du pull, couvrant une partie de sa braguette.
    
    Il est tellement sexy que ça me fait regretter encore plus de ne pas avoir réussi à le faire jouir une dernière fois dans ma bouche. J’ai presque envie de lui proposer à nouveau. Mais les minutes se succèdent impitoyablement, et je sais qu’il n’a pas la tête à ça ce matin. Car sa tête est déjà en voyage pour Paris.
    
    Je m’habille à mon tour. Je ramasse mes affaires en silence, tout en regardant le bobrun boucler son sac de sport. ...
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