1. Relation toxique (3)


    Datte: 20/04/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    ... davantage pour faire sa mise au point :
    
    — Écoute-moi bien, Louise. Je vais être très directe avec toi. Sache que je n’aime pas la familiarité, surtout entre deux collègues de travail comme toi et moi qui nous connaissons à peine. Je suis mariée et j’ai ma vie privée, alors j’apprécierais grandement que tu me respectes et que tu cesses de me traiter de ‘chérie’ ou d’autres choses du genre ! Ai-je été assez claire ?
    
    L’autre femme s’arrêta net et ramena sa longue frange de cheveux derrière son oreille, exposant au plein jour le bleu-gris de ses yeux.
    
    — Pas de problème, Alicia, je t’assure, répondit-elle d’un ton semblant exprimer à la fois surprise et malaise. C’était tout bonnement une façon de parler. Je... je vais respecter cela.
    
    Elle ajouta toutefois, s’étant approchée lentement de l’urgentologue :
    
    — Je sais que tu n’es pas dupe et qu’une réputation me précède partout où je vais. Oui, je passe pour une ordure et une salope partout où je me retrouve. Toutes mes anciennes liaisons se sont soldées par des échecs, certaines de façon dramatique. Je demande seulement un peu d’affection amicale de ta part, Alicia. Si tu savais comme j’en ai besoin !
    
    La femme poursuivit cette fois-ci en baissant le ton, prenant maintenant un air pathétiquement penaud :
    
    — Je commence une nouvelle vie ici et je veux me reprendre en mains. Un nouveau départ m’attend à Saint-Hyacinthe. Et toi je t’admire, Alicia. Je t’envie d’avoir une vie si stable et si exemplaire. Je veux juste ...
    ... que la vie m’accorde une deuxième chance. Veux-tu m’aider, en m’offrant ton amitié? Je t’en prie.
    
    À son tour surprise mais également émue par cette déclaration, Alicia venait de déposer son sac de voyage. Elle fit un pas et vint enlacer Louise-Josée :
    
    — Dans ces conditions, je veux bien faire un bout de chemin avec toi. Considère-moi alors comme ta collègue, et ton amie. Appelle-moi Ali si tu veux. Et pour moi, tu serais Loulou ?
    
    L’autre chassa un sanglot et pouffa d’un petit rire :
    
    — Je crois que j’ai déjà commencé à t’appeler Ali, pas vrai ?
    
    Pour Alicia, les choses étaient maintenant en ordre. Ayant reçu l’engagement de sa collègue de la respecter en ce qui concernait sa vie privée, elle n’en demandait pas mieux pour l’instant. Quant au passé que, tel un boulet, Louise-Josée semblait traîner derrière elle, n’était-ce pas, jusqu’à un certain point, que du ouï-dire ? Qui donc était Alicia LeBel pour juger une femme sur ses antécédents, sans même connaître l’autre côté de la médaille ? Et au final, quel mal lui avait directement fait cette personne outre le fait d’avoir tenu à son égard un langage quelque peu déplacé? Oui, Alicia y croyait : on a tous droit à une seconde chance, à fortiori lorsque le repentir semble sincère.
    
    La femme aux cheveux auburn accepta avec un sourire de soulagement le câlin amical que lui proposa Alicia alors que cette dernière, une fois de plus, se surprit à se laisser envoûter par le musc parfumé exhalé par l’épiderme de sa nouvelle ...
«1...3456»