1. Grands moments de solitude (8)


    Datte: 17/04/2021, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Exorium, Source: Hds

    Ana, la cousine de Chloé, nous a accueillis à bras ouverts.
    
    – Ça mettra un peu d’animation dans la maison. Et ça me changera les idées.
    
    Son mari l’avait quittée.
    
    – Ça fait pas loin d’un an. Mais j’arrive toujours pas à m’en remettre. Je suis conne, hein ?
    
    Chloé s’est inquiétée.
    
    – C’est pas à cause de la nuit où on nous avait piqué nos vêtements au moins ? (*)
    
    – Oh, non ! Non ! Il en a jamais rien su. Non, c’est le cas de figure classique. Il en a rencontré une autre. Qui a su y faire. Bon, mais allez ! On n’en parle plus. On parle d’autre chose.
    
    On a effectivement parlé d’autre chose. Sur la terrasse, au soleil. On a raconté à Ana notre semaine tous ensemble. Elle a évoqué, avec Chloé, toutes sortes de souvenirs qu’elles avaient en commun. On a eu, à plusieurs reprises, d’interminables fous rires. Et puis, la nuit à peine tombée, Julien a suggéré…
    
    – Et si vous nous emmeniez voir à quoi elle ressemble, cette plage mythique ?
    
    Aussitôt, aussitôt fait. On y est descendus.
    
    – C’était là.
    
    Un peu à l’écart. Dans la semi-obscurité des lampadaires de l’avenue, éloignés d’une bonne centaine de mètres. Au moins. Des conditions idéales pour subtiliser des vêtements.
    
    – Surtout quand on se méfie pas.
    
    Des gens sont passés. D’autres.
    
    – Parce qu’il est tôt. Mais dans deux heures, trois maximum, il y aura plus personne…
    
    On a refait avec elles le chemin qu’elles avaient emprunté alors, dans le plus simple appareil, pour rentrer.
    
    – C’était là, ...
    ... l’épicier qui déchargeait sa camionnette.
    
    – Ce détour que ça nous avait obligées à faire, n’empêche ! De près de deux cents mètres ça nous avait rallongées.
    
    Et on l’a refait avec elles, ce détour.
    
    – Et là, tenez, regardez, c’est la porte cochère sous laquelle on a attendu que le vieux ait fini de faire pisser son chien.
    
    – Et ça durait. Ça durait ! À croire qu’il le faisait exprès !
    
    Un peu plus loin il y avait eu les fêtards ! Non, mais ces poussées d’adrénaline que ça lui avait envoyées à Chloé !
    
    Ana l’a attrapée par le cou.
    
    – Ce que t’as pas trouvé si désagréable que ça au fond, non ?
    
    Elles se sont murmuré quelque chose à l’oreille. Et elles ont ri.
    
    La soirée était d’une exceptionnelle douceur et on l’a indéfiniment prolongée, sur la terrasse. Jusqu’à ce que Chloé nous fasse signe, à Pauline et à moi, nous entraîne à l’écart.
    
    – Ils se plaisent bien, Ana et Julien. On les laisse un peu ? On va faire un tour ?
    
    Pauline n’était pas trop chaude.
    
    – On risque de rater quelque chose d’intéressant.
    
    – Qui n’aura probablement pas lieu si on reste là. Elle est pas aussi libérée que nous, Ana.
    
    Et on a tout naturellement repris, toutes les trois, la direction de la plage.
    
    Pauline a proposé.
    
    – On se baigne ?
    
    – Allez !
    
    – Mais reste là à surveiller les vêtements, Chloé, si tu préfères.
    
    – Oh, non ! Non ! Je viens avec vous. Faut pas être parano non plus ! Ça va pas être à chaque fois… Et puis n’importe comment…
    
    – N’importe comment ?
    
    – ...
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