1. La porte cochère


    Datte: 09/05/2018, Catégories: fh, inconnu, intermast, Oral Auteur: Sextuplais, Source: Revebebe

    ... portes claquent, des volets battent contre la paroi. Un éclair aveuglant zèbre le ciel de plus en plus chargé. Le tonnerre gronde et roule longuement.
    
    Kevin presse le pas. Il pense qu’il peut atteindre l’immeuble de la Préfecture avant les premières gouttes de pluie. Sa veste vole autour de son torse.
    
    Anaïs presse le pas. Elle pense qu’elle peut atteindre la place de la Bastille et se réfugier dans un café avant les premières gouttes de pluie. Elle est suffisamment en avance pour prendre le temps de s’arrêter au sec. Le vent s’engouffre sous sa robe et rafraîchit son corps.
    
    Les premières gouttes s’écrasent avec un bruit sec sur le pavement du trottoir. Puis, l’orage se déchaîne. Une violente averse s’abat avec fureur sur les passants qui s’éparpillent dans toutes les directions à la recherche d’un abri de fortune.
    
    Anaïs se précipite vers une porte cochère. Lorsqu’elle atteint ce refuge, son champ de vision est traversé par une silhouette massive qui converge vers le même endroit.
    
    Kevin reçoit de grosses gouttes d’eau fraîches sur le visage. Il aimerait rester à se délasser sous cette douche providentielle mais il serait trempé en une minute. Il aperçoit la porte d’un immeuble qui fera office d’abri et s’y rend prestement. Il manque de peu de percuter une jeune femme qui a aussi choisi cet endroit pour se protéger de l’averse.
    
    Chacun à une extrémité de la porte, ils s’observent du coin de l’œil.
    
    Kevin tourne la tête vers Anaïs et cherche à rencontrer son ...
    ... regard pour lui sourire. Il est prêt à profiter de toutes situations favorables au rapprochement de deux êtres et cela en est une. La jeune femme entreprend de sortir un paquet de mouchoirs en papier et de s’essuyer le visage et les bras. Il se dit que cette jeune fille est ravissante dans sa robe légère. Le vent plaque le tissu sur son corps et il apprécie ses formes parfaites.
    
    Anaïs sort un paquet de mouchoirs de son sac et tout en s’essuyant le visage, jette un coup d’œil au jeune homme qui partage son abri. Elle pense qu’il est plutôt pas mal, ce gars, bien bâti, … et ces yeux ! Il la déshabille complètement du regard, mais cela ne la gêne absolument pas. Elle sait qu’elle a un corps agréable et cela ne lui déplaît pas d’être observée avec envie.
    
    Ils restent une minute à regarder la pluie détremper le sol. Ils sentent la chaleur restituée par le bois de la porte pénétrer leurs vêtements et chauffer leur dos. Le renfoncement de la porte est suffisamment profond pour qu’ils ne soient pas mouillés par la pluie et les embruns que l’eau soulève en se fracassant sur la pierre. Une ménagère tirant avec peine un caddie s’approche pour se protéger à son tour. Plutôt que de s’installer entre les jeunes gens, elle cherche en s’excusant à occuper la place d’Anaïs qui est contrainte de se rapprocher de Kevin, lequel n’en n’espérait pas autant. Non contente de repousser la jeune femme, la ménagère ruisselante tire à elle le caddie chargé de victuailles diverses et le positionne à ...
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