1. La malédiction des Immaculés


    Datte: 06/04/2021, Catégories: Historique, Policier, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... désormais dans le cauchemar de l’Apocalypse. Voici que les morts sortent de leurs cercueils et que vient l’heure de la fin des temps.
    — Vous l’avez vu sortir de son cercueil ?
    — Je l’ai vu devant ma fenêtre. « Grégoire, tu es maudit ! Vous êtes tous maudits ! » criait-il.
    
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    Le père Luc était le père supérieur du monastère. C’est lui-même qui vint accueillir les deux visiteurs à la porte d’entrée. C’était un homme d’une quarantaine d’années solidement bâti, à la barbe et aux sourcils noirs. Sa mine était grave et austère, ses gestes lents et empreints de la dignité due à sa charge.
    
    — Venez, mes frères, je vais vous faire visiter. Le monastère n’est pas très grand, à vrai dire… Un cloître, un potager, une blanchisserie, une chapelle, le réfectoire, et à l’étage les cellules dans lesquelles nous dormons et prions.
    — Et où gardez-vous le trésor ? s’enquit Lebeau.
    — Dans une crypte secrète de la chapelle, Inspecteur.
    — Pouvons-nous la visiter ?
    — Oui, bien sûr. Veuillez me suivre…
    
    Bien que minuscule, la chapelle était superbe et d’une propreté parfaite. De grands vitraux laissaient entrer une lumière vive qui tombait sur l’autel comme l’esprit de Dieu était censé tomber sur ses apôtres. Le père Luc appuya à un endroit précis du mur situé derrière l’autel ; ce dernier s’ouvrit, laissant juste un petit espace permettant d’entrer.
    
    — Il ne faut pas être gros… plaisanta Lebeau.
    — La gourmandise est un péché capital, répondit le père supérieur. Vous devez ...
    ... savoir que personne à part moi n’a le droit d’entrer ici. Et encore, seul le premier dimanche de chaque mois, afin de vérifier que le trésor n’a pas bougé.
    — Et personne d’autre ne sait comment faire pour entrer ?
    — Chaque père supérieur explique comment on fait à son successeur, avant de partir.
    — Mais le père Basile n’étant pas parti, cela ne posait-il pas un problème ?
    — Si. La règle n’était plus respectée. Mais cette tête de mule ne voulait rien entendre…
    — Tête de mule ? Le père Anselme nous a assuré qu’il était un saint homme.
    — Certainement… Du point de vue de la foi, le père Basile était irréprochable. Ce qui ne l’empêchait pas parfois de pécher par orgueil. Tout homme a ses faiblesses.
    — Mais vous souhaitiez son départ.
    — Entendons-nous bien : j’avais une profonde affection pour le père Basile. Affection qu’il me rendait bien, m’ayant désigné comme son successeur alors que j’étais le plus jeune de ce monastère. Mais nous sommes des gardiens, et il n’était plus en âge de l’être. De plus, notre travail est épuisant… et il était épuisé. Il avait consacré sa vie à ce monastère et souhaitait y mourir. Il est affreux que son souhait se soit effectué dans ces tragiques circonstances.
    — Vous étiez-vous disputés à propos de son départ ?
    — Oui… plus d’une fois. Vous savez, les moines sont des hommes comme les autres. Et il nous arrive parfois d’être en désaccord. Plus d’une fois j’ai tenté de le persuader de finir ses jours dans un endroit plus reposant pour lui. Et ...
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